‘’Dessous les lampes’’ illumine la Fondation Senghor
Le public venu assister mercredi dernier, à la présentation du recueil de poèmes d’Abdoulaye Racine Senghor a eu droit à une véritable veillée culturelle. Car l’assistance a été en ‘’dessous (des) lampes’’ de la fondation Léopold Sédar Senghor où se tenait la cérémonie de présentation.
La cérémonie de présentation du recueil de poèmes d’Abdoulaye Racine Senghor ressemblait à ces soirées de claire de lune en pays sérère. Sur la place du village, jeunes et vieux, hommes et femmes, s’y regroupaient. Une douce musique de fond accompagnait les envolées lyriques de quelques belles voix ou le récit des poèmes de grand-mère. On a eu droit à presque tout cela, à la Fondation Léopold Sédar Senghor. On n’était sûrement pas ‘’dessous le clair de lune’’ mais plutôt ‘’dessous la lampe’’ comme le nom de l’ouvrage d’Abdoulaye Racine Senghor. Avec sa voix grave et douce à la fois, il a déclamé quelques textes, accompagné en musique par Raphaël Ndiaye. Ce dernier n’a pas fait que jouer de la guitare et distiller de belles notes de musique sérère. Car il a chanté et raconté quelques contes aussi au public qui s’est déplacé. Un véritable régal pour tous.
‘’Dessous la lampe’’, édité par Abid Edition, comporte deux parties dont l’une est constituée de ‘’poèmes isolés’’ et l’autre d’un poème dramatique. Dans la première, Racine évoque ses souvenirs dans le Sine Saloum, plus précisément dans le Saloum où il a grandi. Seulement, le plus important ici n’est pas la muse de l’auteur mais la manière dont il partage ce qu’il ressent.
Son écriture émeut et ses tableaux vous captent. ‘’Toutes porosités ouvertes, Racine Senghor est à l’écoute ; il épie les choses et les êtres dont il perçoit par la profondeur du regard et l’ardeur sereine de la quête, l’intériorité. Son corps et son cœur ; son esprit et son âme deviennent un réceptacle où les choses fondent pour renaître par la magie d’une parole ouvragée, lustrée avec art et maîtrise qui installe le lecteur dans l’espace sublime de la poésie’’, lit-on sur le quatrième de couverture et extrait de la préface de Raphaël Ndiaye. Mais il n’y pas que cela dans les écrits de ce poète du Saloum.
Déclamant ‘’cœur d’ange’’ contenu dans le recueil, le directeur d’Abid édition Abdoulaye Ndionne a fait exprès de partir du bas vers le haut. Cela n’a pas dénaturé le texte encore moins le dénuer de tout sens. Au contraire. ‘’Je l’ai lu ainsi pour vous montrer la verticalité de la poésie de Racine’’, déclare-t-il avec un regard ébloui.
Les textes déclamés sont de haute facture comme le dit le poète écrivain et enseignant chercheur en sciences cognitives Abdoulaye Elimane Kâne qui a postfacé ‘’Dérive’’. ‘’Les textes qui composent ce recueil représentent un tableau poétique saisissant par ses intentions textuelles et son originalité’’, écrit-il. Dans la même veine, il ajoute : ‘’Racine Senghor possède un grand talent de poète, inventif, audacieux et rigoureux dans son schéma poétique mais libre dans son verbe’’.
BIGUE BOB