Le DG et le PCA de la Sar sur la même longueur d’onde
La Senelec doit être privatisée. Le Premier ministre Abdoul Mbaye a défendu tout dernièrement ce point de vue. Un avis que partagent le PCA et le directeur de la SAR, même s’ils estiment que cette privatisation doit se faire de manière partielle.
Faut-il privatiser la société nationale d’électricité (Senelec) ? Le débat est de plus en plus agité ces derniers temps. Après l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, qui en a émis récemment l’idée parce que, dit-il, ‘’la Senelec n’a plus les moyens de gérer une bonne fourniture d’électricité’’, c’est au tour du Président du Conseil d’administration de la Société africaine de raffinage (SAR) de soutenir la même idée. Invité dimanche (avant-hier) de l’émission Grand Jury sur la Rfm, Serigne Mboup est pour ‘’une privatisation partielle’’ de la société, notamment, en ce qui concerne la ‘’production et les transports’’.
Cette privatisation de la société, selon le PCA, doit s’accompagner d’une ‘’restructuration interne de l’organisation administrative de la Senelec’’, et ‘’que les délégations régionales puissent être transformées en de véritable directions générales avec des directeurs généraux qui auraient un certain nombre de pouvoirs’’. ‘’Je ne suis pas pour la privatisation intégrale et totale de la Senelec comme c’est le cas à la Sonatel. Je crois que l’Etat se doit, dans ce secteur stratégique, de garder au moins le commercial et le management’’, précise, M. Mboup.
Eviter une privatisation brusque
Cette ‘’production est presque privatisée à la Senelec’’, soutient le Directeur général de la SAR. Interrogé par EnQuête, Amadou Diop, qui est en phase avec le PCA de la Société africaine de raffinage, informe que les centrales de Kounoune Power et de Tobène Power sont déjà gérées par des privés. Toutefois, ajoute, M. Diop, cela n’est pas encore le cas pour la distribution et le transport.
Mais, ces deux sous-secteurs sont presque privatisés à 5 voir 10%. Même s’il faut aller vers une privatisation de la Senelec, il ‘’faut d’abord procéder à une privatisation partielle’’, conseille, le DG de la SAR, le ‘’temps que les gens s’adaptent avant de passer à une vitesse supérieure’’. ‘’Les structures de taille comme la Senelec, on ne peut pas du jour au lendemain faire une privatisation comme ça. Cela peut créer des conséquences incalculables’’, avertit-il.
Par ailleurs, le dernier mot doit revenir à l’Etat qui doit, selon Amadou Diop, ‘’faire les choix appropriés’’. En outre, dit-il, ce n’est pas parce qu’en passant à la privatisation (de la Senelec, Ndlr) que tous les problèmes seront réglés’’. Mais, ce qui important dans ce domaine, estime-t-il, ‘’c’est de pouvoir cerner tous les problèmes’’.
‘’Je sais qu’au niveau de la distribution, il y a un réseau qui est vétuste et qu’il faut remettre à l’heure. C’est aussi des investissements supplémentaires. Est-ce que les privés qui voudront entrer à la Senelec seront dans les dispositions pour faire ces investissements ? C’est une question de fonds qu’il faut garder en esprit’’. Le Directeur de la Senelec, Pape Dieng, interrogé par EnQuête, souligne pour sa part, qu’il ne peut pas se prononcer sur ce sujet car la décision de privatiser ou non la Senelec revient à l’Etat. Toutefois, il renseigne que la production est déjà privée à la Senelec. Il en est de même de toutes les nouvelles centrales de la société d’électricité.
ALIOU NGAMBY NDIAYE