Publié le 26 Apr 2013 - 11:14
PRIX DES DENRÉES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ

Niasse théorise l'impuissance du pouvoir

 

Avec un brin de pédagogie mâtiné à une petite dose de bon sens, le Président de l'Assemblée nationale explique pourquoi une baisse des prix de denrées de consommation courante relève d'une utopie simple que le pouvoir gagnerait à faire sienne.

 

 

Interrogé hier sur la baisse des prix des denrées de première nécessité en marge de la première réunion du Réseau des femmes parlementaires, Moustapha Niasse a plutôt fait dans la clair obscur. Sa réponse servie aux journalistes a semblé sonner comme un aveu d'impuissance du pouvoir à faire face à la demande sociale dans ce dossier.

 

Selon le président de l'Assemblée nationale, le président de la République est le premier des Sénégalais à souhaiter la réduction des cours des denrées de première nécessité. Seulement, «le reste est de voir maintenant comment gérer une question technique». «Quand vous achetez une tonne de riz en Thaïlande à 136 000 francs Cfa et que vous payez le transport de cette tonne de riz, son assurance et son débarquement après avoir payé son embarquement, cela donne le prix de revient débarqué à Dakar», explique le Sg de l'Afp. Il poursuit, didactique : «Quand vous ajoutez une marge, soit une taxe de l'État soit une marge du commerçant, cela donne un chiffre donné qu'on ne peut pas réduire si on ne réduit pas le prix de la tonne de riz achetée en Thaïlande à 136 000.» «Si nous étions des Thaïlandais, nous achèterions la tonne de riz à 136 000 francs Cfa. Mais nous sommes des Sénégalais, à des milliers de km de la Thaïlande».

 

Partant de ces constats, Moustapha Niasse estime finalement qu'«on ne peut pas nous vendre le riz de la Thaïlande à un prix moins cher que celui qui est vendu là-bas. Voilà le dossier», déclare-t-il.

 

Néanmoins, il réaffirme que «des efforts sont en train d'être faits techniquement». Ils porteraient «soit à toucher la fiscalité de l'État sur le riz et sur certaines denrées, soit à réduire la marge des commerçants sur certaines denrées». Mais, dans tous les cas, «on ne peut pas se lever et dire qu'on va réduire le prix de la boîte de tomate de 100 francs parce que tout dépend du coût de la boîte quand elle vient d'Italie ou de la région du fleuve», en plus des autres charges...

 

S'agissant du rôle du député sur cette question, Moustapha Niasse de soutenir que celui-ci est chargé de voter des lois après avoir discuté de leur contenu. «Si le Parlement sénégalais est en mesure de faire une proposition de loi à l'interne ou de recevoir une proposition de loi du gouvernement qui règle ces ingrédients économiques qui sont invariables au point que la baisse soit possible sur tel ou tel produit, la baisse interviendra», relève-t-il. Cependant, «quand la baisse n'est pas possible sur un produit à cause de ces paramètres, alors il faut attendre de trouver un meilleur moment»...

 

 

ASSANE MBAYE

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