‘’Le diabète ne signifie pas la mort’’
Soukeyna Soumaré, jeune fille atteinte de diabète depuis quatre ans, se bat au quotidien contre la maladie pernicieuse. Elle suit son traitement, pratique du sport et excelle à l’école.
Jeune fille, grande de taille, teint noir, Soukeyna Soumaré est élève à l’institution Sainte Fatima. Depuis quatre ans, elle a découvert qu’elle a le diabète. ‘’Un jour, j’étais à la maison et ma tante (diabétique) a observé certains symptômes chez moi qui ont un rapport avec la soif et la somnolence. Elle m’a demandé d’aller à l’hôpital. Lorsque j’y suis allée, on m’a hospitalisée. C’est là que j’ai su que je suis diabétique. Je suis insulinodépendante (diabète type 1). Donc, je suis obligée de prendre de l’insuline’’, se remémore-t-elle. ‘’Lorsque tu prends de l’insuline, c’est normal que tu fasses une hypocalcémie. Après, on te demande de prendre du sucre, sachant que c’est le sucre qui provoque le diabète’’, poursuit-elle.
En effet, l'insuline est principalement prescrite aux personnes atteintes d'un diabète de type 1 précoce pour aider à prévenir les complications et la mort. Au début, Soukeyna Soumaré était sceptique, mais à présent, elle considère le diabète comme une maladie comme les autres. Elle s’en sort très bien, grâce à son courage, à sa détermination et à sa passion, malgré son jeune âge. Elle est joviale, active et taquine.
‘’En général, on voit certains élèves malades qui sont paresseux. Ils prennent un peu leur maladie comme un alibi pour ne pas faire leurs exercices et autres. Et ils détestent surtout le sport’’, constate Soukeyna Soumaré. Elle n’est pas dans ce lot.
Ce samedi, en marge d’une journée de dépistage gratuit organisée par le Lions Club Dakar renaissance, elle s’était rendue à la Maison des cultures urbaines de Ouakam (MCU) pour se faire diagnostiquer, mais aussi, pour participer à la ‘’Fitness Party’’. Elle faisait partie d’ailleurs des rares diabétiques qui étaient au courant de leur maladie. Ainsi, le diabète ne l’empêche pas de mener ses activités sportives, de bien travailler à l’école. Elle pratique un art martial (taekwondo), de la gymnastique et de la natation. Des sports passionnels. ‘’Je vis très bien ma maladie’’, dit-elle.
Par rapport à l’alimentation, elle doit modérer ce qu’elle mange et ce qu’elle boit. Pour les boissons, mis à part l’eau, elle n’a droit qu’à une petite tasse. Elle peut aussi prendre de la glace, mais un peu seulement. ‘’Ça ne me dérange pas. Au début, ce n’était pas facile. Ça me mettait mal à l’aise. Je voyais mes amis manger ce qu’ils voulaient, alors que moi, j’étais obligée de me priver de beaucoup de choses. Après, mon docteur m’a fait savoir qu’il faut juste modérer’’, explique la jeune diabétique. La santé n’a pas de prix.
Ainsi, Soukeyna Soumaré invite les diabétiques à suivre les sages conseils du corps médical et de pratiquer du sport. ‘’À mon avis, le diabète ne signifie pas la mort’’, dit-elle. De son côté, elle ne badine pas avec son traitement. Et elle ne trouve plus les mesures contraignantes. Cependant, elle invite les décideurs à diminuer les coûts exorbitants des produits et des médicaments diabétiques. Elle explique que si elle en est arrivée là, c’est parce que son père, un travailleur au Port autonome de Dakar, a obtenu une garantie lui permettant de ne payer que les 10 % du prix des médicaments.
‘’Tout le monde n’a pas les moyens d’acheter les médicaments’’, fait remarquer la jeune fille.
BABACAR SY SEYE