Publié le 20 Dec 2020 - 00:21
PROTECTION EFFICACE DES 700 KM DE COTE DU SENEGAL

L’Etat veut remettre de l’ordre dans les interventions 

 

La politique de gestion de la mer et du littoral constitue une problématique majeure dans l’économie du Sénégal. La dégradation de la côte, dans certaines zones, est dans un état très avancé. Pour coordonner leurs activités afin d’arriver à une efficacité d’action, les acteurs concernés par la gestion intégrée du littoral se sont retrouvés à Saly Portudal, pour mettre en place un outil de planification concertée de la gestion côtière.

 

La problématique de la gestion intégrée du littoral est au cœur des préoccupations des décideurs du secteur. Structures étatiques ou de recherches sont ainsi directement concernées par la recherche d’un cadre opérationnel commun pour mener à bien leurs missions respectives. Faute de quoi, une mauvaise gestion et un chaos dans la gestion de l’espace marine et côtière. ‘’L’objectif de l’atelier, c’est principalement de doter les experts qui sont chargés de la planification spatiale marine et côtière de nouveaux outils, d’une démarche intégrée qui puissent leur permettre de travailler ensemble autour d’une table pour planifier de manière concertée, notre espace maritime et côtier. Nous avons plus de 700 km de côtes et cette zone côtière comporte énormément de ressources’’, a indiqué le directeur de l’Environnement et des Etablissements classés, Baba Dramé. Il précise : ‘’C’est la raison pour laquelle l’essentiel des activités économiques du pays est concentré autour du littoral. Mais c’est une zone qui est également extrêmement fragile. Ce qui veut dire que nous devons travailler en synergie, parce que très souvent, l’absence de planification est un facteur de dégradation du littoral. Nous l’avons constaté un peu partout’’.

D’ailleurs, ajoute-t-il, ‘’à Saly Portudal, ces dernières années, l’Etat a mobilisé beaucoup d’argent pour protéger la station balnéaire. C’est parce qu’à un moment donné, il y a eu des interventions désordonnées en matière de protection côtière. Ce qui a eu des répercussions négatives sur l’aménagement de la zone’’. Sur cette lancée, Baba Dramé explique que cette rencontre est une occasion pour mettre autour de la table les experts pour discuter, échanger sur les outils de planification marine et côtière pour pouvoir proposer aux décideurs, aux autorités supérieures des orientations qui puissent leur permettre d’aménager de façon écologiquement rationnelle la zone côtière et littorale, tout en tirant pleinement profit des opportunités que cette zone offre pour le développement économique et social du pays. A l’en croire, elle a permis d’élaborer un plan d’action, ‘’parce qu’il ne sert à rien de réunir des experts de très haut niveau, d’échanger sur ces outils sans pour autant finaliser ce travail par un plan d’action qui doit permettre de définir les échéances futures en matière de planification spatiale, marine et côtière’’, pense M. Dramé.
 
De ce fait, informe M. Dramé, ‘’dans un premier temps, il faut qu’il y ait une appropriation de ces actions par les autorités supérieures, parce que nous sommes des techniciens, des experts et non des décideurs. Ceux qui sont appelés à décider, ce sont les autorités politiques. Donc, il faudra forcément qu’on travaille dans le sens de les informer, de les sensibiliser sur les enjeux pour leur permettre de prendre les meilleures décisions’’. C’est pour cette raison que pour la dernière journée, ‘’nous avons jugé utile de convier les décideurs comme les députés qui ont la responsabilité de voter les lois, mais également de contrôler l’action du gouvernement.
 
Le Sénégal, bon élève dans la gestion de l’espace marin et côtier
 
Il informe, par ailleurs, qu’un plan d’aménagement et de développement durable du territoire, qui est aujourd’hui suivi par l’Anat, existe déjà. ‘’Mais sur la zone côtière, on a des outils spécifiques tels que la stratégie de gestion intégrée du littoral qui va être transformée en plan d’action dans le cadre d’un programme qu’on est en train de mettre en œuvre avec la Banque mondiale appelé le Waca’’. Pour lui, tous ces outils de planification doivent être mis en synergie suivant l’approche définie dans le cadre de la planification spatiale marine et côtière. Cela permettra de protéger notre littoral tout en tirant pleinement profit des opportunités que cette zone côtière offre.
 
Le chargé de programme au Secrétariat de la Convention d’Abidjan a, pour sa part, apprécié la participation effective du Sénégal à ladite convention qui est un traité intergouvernemental placé sous l’égide des Nations Unies. Le Sénégal a signé certains de ses traités. A l’en croire, c’est un outil de coopération extrêmement important pour tous les pays qui ont un accès à la mer, notamment au niveau de la façade atlantique, qui s’étend du Maroc à l’Afrique du Sud.
 
‘’Depuis 1984, cette convention assure une très forte mobilisation des parties prenantes pour développer le potentiel économique des zones maritimes côtières, mais également pour lutter contre les pollutions d’origine terrestre et marine. A cet effet, la convention a mis en place un certain nombre de protocoles qui viennent préciser le texte mère de la Convention d’Abidjan’’, renseigne M. Dacosta. ‘’Parmi ces protocoles, figure celui sur la gestion durable des zones de mangrove qui sont des écosystèmes extrêmement importants pour des pays comme le Sénégal, mais également un protocole sur la gestion intégrée des zones côtières, un protocole sur les normes standards liées aux activités d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières offshore, et enfin un protocole sur les pollutions d’origine tellurique. Et tout ceci est couronné par l’adoption, lors de la dernière conférence des parties, de la politique de gestion intégrée des océans. Le Sénégal, au mois de juillet 2019, a signé tous ces protocoles et est en train de s’activer autour de leur ratification’’, explique Richard Dacosta.
 
IDRISSA AMINATA NIANG

 

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