Publié le 9 Jan 2014 - 23:03
RÉFORMES INSTITUTIONNELLES

L’omerta troublant de la CNRI

 

Le 30 décembre 2013. C’est le délai que la Commission nationale de réformes des institutions s’était fixée pour restituer ses conclusions... Mais dix jours après, c'est silence radio sur toute la ligne.

 

Que se passe-t-il à la Commission nationale de réformes des institutions (CNRI) ? La question n’est pas impertinente. Car, cette structure dirigée par le président Amadou Makhtar Mbow n’arrive pas à édifier l’opinion publique sur l’état d’avancement de ses travaux dont les conclusions étaient censées être déposées au plus tard en fin décembre 2013. Depuis lors, les Sénégalais attendent. Aucun membre de la CNRI ne veut s’épancher sur le sujet, laissant la rumeur s’installer.

Si certains font état de ‘’blocage’’ à l’interne, son président Amadou Makhtar Mbow, joint par EnQuête, soutient le contraire. Pour lui, ’’ce n’est qu’une question de formalité’. Sans autres explications, nous renvoyant vers Mamadou Ly, chargé de communication de la CNRI. Mais avec ce dernier, pas possible d'en savoir davantage. «On ne peut rien vous dire pour le moment. C’est l’embargo total», s’est contenté de nous dire M. Ly.

Dans son programme électoral de 2012, le Président Macky Sall avait en effet promis de faire de la réforme des institutions une de ses priorités. Bien qu’engagé à ‘’appliquer sans réserve’’ les conclusions des Assises nationales, il avait finalement choisi d’«organiser une large concertation nationale sur les réformes à mettre en œuvre à court, moyen et long terme».

De ces concertations, était attendus, entre autres objectifs, le «recentrage de l’Etat autour de ses missions régaliennes, la consolidation de l’Etat de droit, l’équilibre des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, le renforcement de la protection des libertés publiques’’.

Autant de questions qui ont été soumises à la réflexion des acteurs politiques, de la société civile et des populations pendant six mois. Durant les travaux,  des points d’achoppement n’avaient pas manqué, en particulier sur l’âge limite du président de la République, le mode de scrutin aux élections législatives, la double nationalité.

Ce retard est d’autant plus troublant que de nombreuses voix s’élèvent au sein de l’Alliance pour la République pour demander au chef de l'Etat de revenir sur sa promesse ferme et publique de ramener son mandat de 7 ans à 5 ans. D’ailleurs, un responsable politique de l’opposition se dit intrigué par le ‘’silence’’ de Macky Sall sur la réforme des institutions lors de son message à la Nation. «Nous suivons de près la CNRI», prévient-il.

DAOUDA GBAYA

 

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