Les pistes de solution pour l’agriculture familiale
Sécuriser les terres à la fois pour les exploitations familiales et l’agrobusiness, mettre les intrants à disposition en qualité et en quantité et à temps, sont entre autres les recommandations du rapport 2013 du CESE.
Dans son rapport 2013, le Conseil économique social et environnemental (CESE) s’est penché sur les questions de l’agriculture familiale, l’agrobusiness et le développement de l’entreprise sénégalaise. D’abord, la sécurisation des allocataires des terres. L’institution dirigée par Aminata Tall recommande à l’Etat ‘’de revoir le statut des terres pour l'allocation desquelles il doit être tenu compte des besoins réels de l'agriculture de subsistance en garantissant aux occupants une sécurité juridique’’.
Et si le besoin se fait sentir, les conseillers préconisent ‘’la titrisation des terres historiques réellement mises en exploitation, en conformité avec la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale’’. Avec notamment une attention particulière à la situation des femmes rurales, ‘’véritables actrices du développement des terroirs’’. En outre, les acteurs de l’agriculture familiale ne sont pas les seuls qui ont besoin d’être rassurés. Le CESE estime que les exploitants de grande échelle à des fins d'agrobusiness, d'exportation ou de transformation industrielle doivent être protégés et rassurés contre une éventuelle spoliation de leurs terres.
Dans cette perspective, le conseil suggère de codifier le système d’allocation des terres et donner des garanties suffisantes aux investisseurs qui doivent s'engager à faire entrer l'Etat dans le capital de leurs sociétés à hauteur d’un taux à fixer. Le tout dans la préservation des intérêts des populations des zones concernées.
Une fois les terres sécurisées, ce sera le moment de s’intéresser aux produits. Les conseillers demandent de mettre à disposition des intrants en qualité et en quantité requises et à des prix supportables, mais surtout dans les délais que commandent les exigences des cycles de vie des types de cultures. Et pour être sûr que les ayants-droit sont les seuls bénéficiaires, le CESE recommande ‘’de mettre en place un système de gestion et de distribution des intrants qui met au devant les producteurs et leurs organisations’’.
Afin d’accroître significativement la production, il faut nécessairement intensifier et moderniser le secteur. Ce qui passe obligatoirement par la redynamisation des centres de formation agricole existants, la création d’autres centres pour former des hommes de terrain maîtrisant les chaînes de valeur. Egalement favoriser l’implantation de centres d’artisans locaux (regroupés en GIE). Cela, en rapport avec les chambres des métiers d’artisans spécialisés dans la réparation, l’entretien et la restauration de matériels agricoles.
Toujours dans ce sillage, il est recommandé de ‘’sélectionner, de structurer 10 à 15 filières agricoles porteuses et de capitaliser une véritable connaissance afin d’en faire des supports du développement économique et social en exploitant de façon concrète les avantages comparatifs’’.
BABACAR WILLANE