Le Sénégal se projette à 7, 4 % en 2024-2026
La Banque mondiale a présenté, hier, son rapport annuel sur la situation économique du Sénégal. Il a été révélé que la croissance économique du pays est projetée à 7,4 % en 2024-2026, avec des progressions inflationnistes qui devraient s’atténuer à mesure que s’apaisent les vents contraires mondiaux.
Comme chaque année, la Banque mondiale (BM) a dévoilé, hier, à Dakar, son rapport annuel sur la situation économique du Sénégal.
En effet, le document a révélé que la croissance économique du pays est projetée à 7,4 % pour la période 2024-2026. Malgré les perturbations et la persistance des chocs de l'économie mondiale, a indiqué la BM, l'économie sénégalaise s'est montrée résiliente en 2023, dans un contexte de tensions politiques conjuguées à une inflation persistante, quoiqu’en baisse.
En effet, explique-t-on dans le document, le secteur primaire a permis de soutenir de manière vigoureuse cette résilience. Il a été également constaté que la croissance du PIB réel est estimée à 4,3 % ; 1,5 % par habitant en 2023, donc supérieur au taux de croissance de 3,8 % enregistré en 2022 et au-dessus des projections initiales de 4,1 %.
Dans la même veine, le rapport a montré que l'inflation au Sénégal continue de baisser. Car, dit-on, elle est passée de 9,7 % en 2022 à 5,9 % en 2023. Au Sénégal, informe-t-on dans le rapport, les perspectives restent globalement positives, avec l’engagement des autorités pour des réformes structurelles majeures et l’amélioration de la transparence. Ainsi, dit-on, les déficits du compte courant devraient se réduire à court terme grâce à l’exportation d’hydrocarbures.
D'ailleurs, prévoit-on, il est attendu que la croissance soit stimulée, une inflation qui doit passer sous la barre des 3 %, un déficit budgétaire atteignant 4,8 %. Selon le rapport de la Banque mondiale, les incertitudes internationales et régionales croissantes nécessitent des actions proactives pour préserver les progrès socioéconomiques réalisés au Sénégal au cours de la dernière décennie.
En effet, fait-on savoir, l’instabilité politique a considérablement ralenti la croissance au cours du second semestre 2023, tandis que le resserrement des marchés financiers internationaux et régionaux a aggravé les déséquilibres budgétaires et extérieurs.
Par ailleurs, indique-t-on, l’augmentation des recettes fiscales joue un rôle prépondérant dans l’élargissement de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour atteindre les objectifs de développement et améliorer les conditions de vie des Sénégalais.
Perspectives, risques et défis
D'après le rapport, les perspectives restent globalement positives, avec l’engagement des autorités pour des réformes structurelles majeures et l’amélioration de la transparence. Mais elles dépendent d’un solide engagement en faveur de la stabilité macro-économique.
À en croire la Banque mondiale, le Sénégal a relativement bien résisté aux multiples chocs, l’incidence de la pauvreté restant relativement inchangée à 37,5 % en 2021-2022 contre 37,8 % en 2018-2019, malgré la pandémie.
En outre, a-t-on souligné dans le document, les Sénégalais pauvres restent concentrés dans les zones rurales et plus fortement dans le bassin arachidier. La baisse observée de la consommation par habitant, dit-on, a été surtout ressentie par les ménages plus aisés.
De même, fait-on savoir, le taux de croissance moyen des plus pauvres a été moins négatif que celui des plus aisés. Ce qui a entraîné une diminution des inégalités au plan aussi bien national qu’urbain et rural.
Ainsi, lit-on dans le rapport, la croissance et le dynamisme des recettes fiscales du Sénégal se sont régulièrement améliorés au cours de la dernière décennie, surpassant ses pairs, mais les recettes restent en deçà de leur potentiel. Par la même occasion, souligne le rapport, l’impôt sur le revenu des personnes physiques produit peu de recettes et sa contribution aux recettes fiscales totales a stagné au cours de la dernière décennie, en raison de l’étroitesse de l’assiette fiscale et de l’absence d’élan réformateur.
De l'avis de la Banque mondiale, l’amélioration de la mobilisation des recettes domestiques est essentielle pour que le Sénégal puisse réaliser ses ambitions en matière de développement. Elle a également indiqué que l’accélération des réformes de l’administration fiscale et des politiques visant l’IRPP peut contribuer à stimuler les efforts de mobilisation des recettes intérieures.
FATIMA ZAHRA DIALLO