Le Sénégal fait un pas en avant
Le rapport Doing Business 2017, publié hier par la Banque mondiale, classe le Sénégal à la 147ème place sur 190 économies. Mieux que la 153e place de 2016 sur 189 pays. Le rapport souligne l’impact des réformes entreprises depuis 2015 et note une amélioration de son climat des affaires.
Les réformes entreprises par le Sénégal, ces deux dernières années, commencent à porter leurs fruits, dans l’amélioration de l’environnement des affaires. Deux années de suite (2015, 2016), le Sénégal figurait dans le top ten (10) des meilleurs réformateurs au monde du classement de Doing business. Cette année, certes, le Sénégal ne figure plus dans ce cercle des 10 meilleurs réformateurs au monde, mais le rapport 2017 de la Banque mondiale (BM), rendu public hier, indique que le Sénégal est classé 147ème pays sur 190 économies. Le Sénégal a ainsi fait un bond de 6 places puisque l’année dernière (2016), il était à la 153ème place sur 189 pays. La Banque mondiale note que cette ‘’amélioration’’ dans le rang du Sénégal a été rendue possible grâce à ‘’4 réformes mises en œuvre au cours de l’année passée’’.
Ces réformes sont, d’après le rapport de la Banque mondiale : la ‘’facilitation de l’enregistrement des titres de propriété, grâce à une augmentation de la transparence du registre et du cadastre’’, ‘’l’amélioration de l'accès à l'information sur le crédit avec l’opérationnalisation d’un nouveau bureau de crédit’’, la ‘’réduction des coûts relatifs au paiement des impôts avec la réduction du plafond maximal de l'impôt sur le revenu des sociétés et de la mise en œuvre des systèmes de comptabilité et de gestion administrative plus efficaces’’, et ‘’l’amélioration des procédures collectives d’apurement du passif facilitée par l'introduction d'une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés financières et une procédure de règlement préventif simplifié pour les petites entreprises’’.
Sur un autre registre, le rapport 2017 de la Banque mondiale souligne que le Sénégal a amélioré son ‘’score’’ sur ‘’la distance à la frontière’’, en passant de 49.85 à 50.68. ‘’Cela signifie que le Sénégal a amélioré son climat des affaires par rapport aux meilleures pratiques mondiales, appelées ‘’frontière réglementaire’’, indique la Banque mondiale dans son rapport.
Le Rwanda toujours 1er en Afrique
Par ailleurs, l’Île Maurice est le pays le mieux classé dans le classement mondial du Doing Business 2017. Il reste le 1er pays au rang africain et 49ème au niveau mondial. Il est suivi du Rwanda 2ème au niveau africain, 56ème mondial, le Botswana 3ème en Afrique et 71ème mondial et l’Afrique du Sud, 4ème mondial et 74ème africain.
3 QUESTIONS À MAMADOU LAMINE BA, DIRECTEUR DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES À L’APIX ‘’On entre dans un autre niveau de rang qu’on a jamais eu’’ Le Sénégal est classé à la 147ème place sur 190 économies dans le rapport Doing Business 2017. Quelle analyse faites-vous de ce classement ? De façon globale, ce qu’on doit regarder est que l’année dernière, on s’attendait à être parmi les pays classés dans le rang des 150. On avait une moyenne qui nous classait dans les 48% par rapport à la distance à la frontière. Cette année, on passe au vocable de 50% de distance par rapport à la frontière. En terme de climat des affaires, ça veut dire que notre note de cette année est meilleure que celle de l’année dernière. Et aussi on entre dans un autre niveau de rang qu’on n’a jamais eu : celui des 147ème. Si vous regardez les trois dernières années, on était dans les 170e, 166e. On peut dire qu’on est dans une tendance de progrès, en termes d’amélioration qualitative et quantitative. Du point de vue Doing Business, climat des affaires, on regarde souvent le rang, mais ce qu’il est bon de noter est que nous sommes dans le circuit des pays qui ont un climat des affaires acceptable. L’année dernière, le Sénégal était dans le top 10 des meilleurs réformateurs au monde. Cette année, il n’y figure. Pourquoi ? Il faut comprendre le concept. On a été, deux années consécutives, dans le processus des meilleurs réformateurs. Cette année, si vous voyez le rapport de la Banque mondiale, on fait partie des pays qui ont validé plus de 4 points. Ce qu’on voit sur les meilleurs réformateurs, cette année, c’est qu’on a un peu un retour des pays asiatiques. C’est seul le Kenya, en tant que pays africain, qui y figure. Dans la course du meilleur réformateur, cette année, on n’a pas pu pénétrer, mais on est toujours dans la logique d’amélioration. C’est quoi le top 10 des meilleurs réformateurs? Le top 10 pour la Banque mondiale veut dire quand on prend d’une année à une autre, en termes de score, les pays qui ont le plus de réformes validées ou qui ont le plus amélioré leur score. Un pays peut être meilleur réformateur et avoir un rang inférieur à un pays qui n’est pas meilleur réformateur. C’est un terme technique hyper important, parce que ça fait beaucoup de publicités. Dans l’historicité, c’est un rang où les gens entrent et sortent. Ce qui compte, c’est le progrès. La première fois qu’on est entré dans le top 10, c’est en 2009, on est sorti et on y est retourné en 2015, puis en 2016. Cette année, on est ressorti du top 10 mondial, mais si vous regardez dans la sous-région, on est dans le top 5 en termes d’efforts de réformes. Ce qui est important, c’est cette dynamique. On est en train de préparer un nouveau programme de réformes. |
ALIOU NGAMBY NDIAYE