Publié le 9 Oct 2024 - 17:41
RECOURS CONTRE LA CANDIDATURE D’OUSMANE SONKO ET LA LISTE DE PASTEF

Pastef botte en touche

 

Lors d’un point de presse, hier, le parti au pouvoir a tourné en dérision les deux recours intentés par l’opposition contre la candidature d’Ousmane Sonko et la liste nationale de Pastef. Le ministre El Malick Ndiaye a fait des révélations sur la gestion du secteur du transport par le défunt régime et annoncé la mise sur pied d’une haute cour de justice.

 

 Suite au recours déposé par la coalition Taku Wàllu Sénégal (TWS) auprès du Conseil constitutionnel demandant l’exclusion d’Ousmane Sonko des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, Pastef a apporté une réponse salée hier. Le parti Pastef et ses alliés ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle beaucoup d’autres questions ont été évoquées. S’agissant de l’éligibilité du président du Pastef, ils ont balayé d’un revers de main les griefs de l’opposition.

"Ça nous a fait rire", a indiqué Ayib Daffé, qui soutient qu’Ousmane Sonko est éligible.  "Le 24 mars 2024, il a bel et bien voté. Il a un casier judiciaire en bonne et due forme. Il a sa carte d’électeur et un dossier complet. En outre, il y a des décisions de justice qui ont été prononcées en sa faveur. On se rappelle la décision du juge Racine Thione qui a anéanti la contumace", a-t-il poursuivi. Il ajoute qu’il y a aussi la loi d'amnistie. "Ils ont eux-mêmes dit que cette loi couvre Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et Cie’’, a rappelé le député qui souligne que lui et ses collègues de Pastef avaient refusé de voter cette loi qui, dit-il, "couvre des crimes de sang". Ayib Daffé de demander à l’opposition de ne pas persister dans ça.

À ses yeux, cela montre juste qu’elle est ‘’perturbée’’. ‘’Ils ne sont pas prêts à aller aux élections. D’ailleurs, quand le président de la République avait pris un décret convoquant le corps électoral, ils avaient sollicité l'annulation de ce décret en raison de leur manque de préparation. Mais le président l’a fait sur la base de l’article 87 de la Constitution. Le Conseil constitutionnel qui a été consulté en amont par le président de la République ne peut dire une chose et son contraire", soutient Ayib Daffé. Qui se remémore : ‘’En 2022, il était à la tête de la liste, mais le régime de Macky Sall l'a fait sortir de cette liste. Tout logiquement, il est encore tête de liste nationale. Il a toute la légitimité pour la diriger. Tout le monde sait qu’avec lui, la victoire est certaine, elle est acquise."

D’ailleurs, il rappelle également qu’en 2024, lors de l’élection présidentielle, la candidature d’Ousmane Sonko a été bloquée d’où le choix de Bassirou Diomaye Faye, qui a gagné avec 54,28 % des suffrages.

‘’L’opposition se fatigue’’, persifle Daffé qui annonce qu’hier, Karim Wade et Macky Sall ont déposé un autre recours. "Ils disent que notre liste de suppléants n’est pas paritaire. Les 25, 26, 27e positions sont occupées par des hommes", informe Ayib Daffé pour souligner que ce motif est fallacieux. Car la 26e position est occupée par Khady Gaye ‘’que tout le monde connait’’.

El Malick Ndiaye annonce la création d’une haute cour de justice

Également présent au point de presse, El Malick Ndiaye a annoncé la volonté de mettre en place une haute cour de la justice pour poursuivre les membres de l’ancien régime. À l’en croire, ces derniers ont fait de leur mieux pour être intouchables aux yeux de la loi. Expliquant pourquoi les membres de l'ancien gouvernement devraient faire l'objet de poursuites, il a fourni des exemples, notamment au niveau du secteur des transports qu’il dirige.  

Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a révélé qu’à Dakar Dem Dikk, il y a 2 814 CDI et 327 prestataires, soit 3 122 agents. Pourtant, renseigne El Malick Ndiaye, quand il a été nécessaire de recourir aux bus pour le transport vers les régions pendant la période de Tabaski, le gouvernement a dû solliciter l'aide des militaires en raison d'une pénurie de chauffeurs. "Où se trouve donc ce personnel ? Chaque nouveau directeur privilégie certains individus au détriment d'autres’’. Mieux, il renseigne que présentement, ils utilisent ‘’les fonds des contribuables pour compenser un déficit d'exploitation de 18 milliards". Et que ‘’DDD a une dette fiscale de 95 milliards F CFA’’.

S’agissant de l'aéroport international Blaise Diagne (AIBD), il souligne qu’il a un budget de 22 milliards F CFA et des recettes de 7 milliards F CFA. "D'où tire-t-elle les 15 milliards ? C’est l’État qui complète", renseigne El Malick Ndiaye.

Financement de la campagne électorale  

Revenant sur les Législatives, il a indiqué que le parti Pastef prépare un événement qui aura lieu dans les jours à venir. Celui-ci rentre dans le cadre du financement du parti, notamment de la campagne électorale à venir. "Le financement se fera comme d’habitude. Sur chaque salaire de chaque ministre et directeur nommé, on en tire 10 %’’, révèle El Malick Ndiaye qui invite les autres coalitions à dire à la population comment elles comptent financer leur campagne. "Il faut qu’on veille sur le financement des partis politiques, parce qu'il en va de la sécurité du pays. Après un an, chaque dirigeant de parti doit parler de la gestion financière du parti", a-t-il soutenu.

Pour sa part, Ayib Daffé note que plus de 1 500 candidatures ont été reçues au niveau des départements et des circonscriptions nationales et des circonscriptions électorales législatives. "Comme dans toute sélection, il y a des choix et des éliminations. Les choix ont été faits sur des critères démocratiques et d'équité", s’est-il justifié.

Par ailleurs, il a été annoncé que le référentiel du nouveau régime tant attendu sera lancé le 14 octobre. Le document sur le Projet devra montrer la vision du gouvernement sur le développement du pays dans un temps déterminé. "Je demande aux jeunes de rester dans ce pays, parce qu’on va le construire. Parce qu’on restera au pouvoir plus de 50 ans. Nous sommes jeunes et nous comptons travailler de sorte que nos opposants auront du mal à avoir un argument", a soutenu El Malick Ndiaye.

"Pour le système, cette élection sera sa dernière. Peut-être qu'après leur départ, il y aura un parti unique, parce qu’il ne sera plus facile de s’opposer. Ce que l’on se demande, c’est de savoir si nous aurons 140, 150 ou 160 députés, mais ce qui est sûr, c’est qu’on aura la majorité", a-t-il ajouté.

BABACAR SY SEYE

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