Publié le 2 May 2023 - 18:49
REMISE DES CAHIERS DE DOLÉANCES SYNDICALES 2023

Macky Sall réclame plus de reconnaissance pour les efforts fournis par l’État

 

Le président de la République s’est prêté, hier, à tradition de la réception des cahiers de doléances des organisations syndicales, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de célébration  des conquêtes sociales des travailleurs.

 

Après avoir fourni autant d’efforts pour limiter les effets des chocs exogènes sur la vie des Sénégalais, le gouvernement s’attendait à plus de reconnaissance que de complaintes. L’assurance a été donnée par le président de la République, Macky Sall, hier, à l’occasion de la cérémonie de remise des cahiers des doléances des centrales syndicales de travailleurs, en présence des organisations d’employeurs et des membres du gouvernement. Le chef de l’État d’amuser ses invités : ‘’Je pensais que d’ici trois ans, personne ne m'apporterait de cahiers de doléances.’’

Mais s’il y a un point sur lequel le président de la République a semblé très sérieux, c’est sur le fait qu’il n’y aura pas de nouvelle hausse des salaires des agents de l’Administration : ‘’L’État a fait ce qu’il pouvait au cours des deux dernières années. Il a même fait au-delà de ses capacités. On a atteint le plafond ; il faut aller  vers d’autres catégories de la société.’’

Après avoir écouté les secrétaires généraux des organisations syndicales et reçu leurs cahiers de doléances, le président Macky Sall a demandé plus de reconnaissance sur les efforts fournis par l’État du Sénégal, dans un contexte marqué par les effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine sur l’économie nationale.

Rien qu’en prenant les années 2022 et 2023, le chef de l’État a noté que 160 et 150 milliards F CFA ont été alloués au titre d’augmentation de salaire des agents du public. Sur la même période, ajoute Macky Sall, ‘’plus de 1 185 milliards F CFA ont été dépensés par le gouvernement pour lutter contre la hausse du coût de la vie’’. Cette somme englobe les subventions, les renonciations fiscales, la hausse des salaires, les distributions d’argent aux ménages pauvres, etc.

Les syndicats adoubent le dialogue politique

Mais cela ne saurait suffire. Raison pour laquelle la cérémonie de remise des cahiers de doléances de cette année n’a pas dérogé à la règle d’exposition des complaintes des travailleurs au chef de l’État. Mais cette année, les organisations syndicales ont exprimé leurs craintes autour des tensions politiques que connaît le pays et qui dépeignent sur la société et affectent les travailleurs. Devant Macky Sall, leur hôte du jour, Mody Guiro, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), a soutenu que ‘’le Sénégal doit arriver à ce que le gouvernement et l’opposition puissent se retrouver de manière récurrente pour discuter des questions importantes qui intéressent la paix sociale’’.

Sur cette question, il a été précédé par Elimane Diouf, secrétaire général de la Confédération nationale des syndicats autonomes du Sénégal (CSA), qui a invité les parties prenantes à engager ‘’un dialogue politique dans l’intérêt de tous’’. Ceci, après avoir condamné les auteurs d’actes de violence et de saccage de biens publics et particuliers notés lors des manifestations violentes enregistrées ces derniers temps, en marge des tensions politiques. C’est ainsi que les leaders de la CNTS, de la CSA, mais aussi Mademba Sock, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) ont tous plaidé pour la tenue du dialogue politique appelé par le président de la République.

Cohabitation journalistes et forces de l’ordre

Les manifestations violentes sont souvent les témoins de heurts télescopages entre journalistes et membres des forces de défense et de sécurité lors d’opérations de maintien de l’ordre. Et la cohabitation n’est pas toujours sans difficulté. La célébration de la fête du Travail 2023 a permis au secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) d’aborder ces heurts qui aboutissent souvent à l’arrestation ou à l’agression de journalistes dans l’exercice de leur métier.

Ainsi, Bamba Kassé a invité le chef de l’État et les autorités compétentes à trouver un modus operandi pour que les journalistes et les agents des forces de l’ordre puissent cohabiter sans que les uns influencent le travail des autres. Car, estime le  SG du Synpics, ‘’le journaliste ne doit pas avoir l’impression que les charges des policiers lui sont destinées’’. La précarité des travailleurs dans les entreprises de presse, le non-respect de la convention collective sur les salaires, les soucis avec le régulateur des médias (le CNRA), la situation des correspondants dans les régions et celle des journalistes des maisons de presse étrangères sont entre autres doléances posés par Bamba Kassé sur la table du président de la République. D’ailleurs, ces points et bien d’autres sont en train d’être discutés aux assises de la presse, dont Macky Sall recevra au cours du prochain trimestre les premières conclusions autour de ces  discussions qu’il a promis d’appliquer.

 Le SG du Synpics a surtout sollicité le président de la République  pour la libération des journalistes en détention, plus précisément Pape Ndiaye de Walfadjri. À ses côtés, Babacar Touré est aussi en prison. Pour Bamba Kassé, le Sénégal doit aller vers une dépénalisation du délit de presse. Car, estime-t-il, ‘’disposer d'une presse où les journalistes fautifs de quelque écart sont d'abord recadrés par le Cored, et seulement après, mis en position de répondre civilement de leur forfaiture est bien faisable. Il faut ainsi, pour une meilleure facette de la presse, un tribunal des pairs revigoré, doté de moyens d'investigation et d'analyse, qui s'autosaisit à chaque fois que son propre monitoring le commande’’.

Au-delà du secteur de la presse, les doléances des travailleurs exposées au président de la République ont été nombreuses. Mballo Dia Thiam, SG du BTS/B, a fait part des complaintes des travailleurs des collectivités territoriales  en grève depuis que le gouvernement a décidé la hausse des salaires des agents de la Fonction publique, avantage qu’ils espèrent également.  D’autres syndicalistes ont plaidé l’augmentation du SMIG (salaire minimum), la baisse des impôts sur le revenu, le paiement de la dette intérieure qui plombe les entreprises.

Pas de baisse d’impôts sur le revenu

Ces dernières, pour la première fois, ont eu droit à la parole, à travers l’allocution de Mamadou Racine Sy. Le vice-président du Conseil national du patronat (CNP)  a permis aux employeurs de prêcher pour leur chapelle en assurant que les travailleurs invitent le patronat ‘’à faire autant que l’État en 2022 avec les salaires de la Fonction publique. Ils oublient que le chef d’entreprise ne dispose pas de levier budgétaire pour satisfaire une telle doléance’’.

Après avoir procédé à une hausse du SMIG de 45 %, de même que des salaires catégoriels de 8 et de 5 %, les employeurs du privé ont invité le chef de l’État à baisser l’impôt sur le revenu et à procéder au paiement de la dette intérieure. Si Macky a promis des efforts sur le dernier point, a rejeté toute idée de baisse des impositions sur les salaires.  

Lamine Diouf

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