Publié le 30 Dec 2015 - 18:49
RENCONTRE MINISTÈRE ÉCONOMIE-SECTEUR PRIVÉ

Le patronat veut une redéfinition des statuts de l’entreprise nationale

 

Le secteur privé national et le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan n’ont pas la même définition de ce qu’est une entreprise nationale. C’est pourquoi Baïdy Agne et compagnie appellent les autorités à redéfinir les statuts de l’entreprise nationale pour permettre au privé de mieux bénéficier des projets du Plan Sénégal émergent (PSE).

 

Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a rencontré, hier, le secteur privé national. Tous les acteurs du privé de Serigne Mboup de Ccbm, Cheikh Amar, Mansour Kama de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Baïdy Agne du Conseil national du patronat (Cnp), Idy Thiam de l’Unacois Jappo, Mbagnick Diop du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes)…, étaient présents. Plusieurs questions étaient à l’ordre du jour au cours de cette rencontre qui a duré plus de 4 tours d’horloge. L’essentiel des interventions a tourné autour de la problématique de la préférence nationale.

Le secteur privé national veut plus d’implication dans les projets structurants du Plan Sénégal Émergent. Même si les autorités chantent partout la préférence nationale, le secteur privé ne sent pas cela à travers les actes posés. Pour le ministre de l’Economie, le gouvernement a l’impression que le secteur privé est assez impliqué, alors que ce dernier estime qu’il ‘’n’est pas assez dedans’’. Toutefois Amadou Bâ rassure que des rencontres comme celle tenue hier seront perpétuées et les malentendus dissipés.

Cependant, en entendant les agents du ministère de l’Economie développer, on a l’impression que le secteur privé national bénéficie d’une part importante des projets du Pse. Pour le Directeur général des Finances Moustapha Ba, les entreprises du secteur privé national sont les plus grands bénéficiaires des projets du budget de 2016. Leur part est de plus de 52% du montant total. Alors que pour le privé étranger, il n’est impliqué que dans 16 projets structurants qui représentent un volume global de 54 milliards de F CFA. Pour les nationaux, le montant est de 1595 milliards de F CFA. Toutefois, le président du Conseil national du patronat pense que le gouvernement n’a pas la même définition que le secteur privé de ce qu’on appelle une entreprise nationale. Pour Baïdy Agne, ‘’l’entreprise nationale est une société dont l’actionnariat est détenue à plus de 51% par un sénégalais’’. De ce fait, les entreprises étrangères ne peuvent pas être, à son avis, considérées comme  nationales. Ainsi, il invite les autorités à redéfinir le statut de l’entreprise nationale, si elles souhaitent réellement que les acteurs bénéficient des projets.

Mansour Kama, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal abonde dans le même sens. Il veut une redéfinition concrète des pourcentages du secteur privé. Le président de la Cnes pense que les autorités ne reconnaissent pas la vraie valeur du secteur privé national. C’est pourquoi, déplore-t-il, ‘’le tapis rouge est toujours déroulé pour les investisseurs étrangers et non pas pour les nationaux’’. Toutefois, il constate  que beaucoup d’entreprises étrangères, après avoir exécuté un projet, s’installent définitivement au Sénégal et se considèrent comme une entreprise nationale.

Sur un autre registre, le Président directeur général de Ccbm plaide en faveur des entreprises nationales basées dans les régions du pays. Pour Serigne Mboup, ces sociétés ne sont pas considérées à leur juste valeur. C’est pourquoi, il invite les autorités à faire de sorte que les projets qui seront exécutés dans les coins les plus reculés du pays associent les populations locales. En procédant ainsi, explique le Pdg de Ccbm ces entreprises ne vont plus sentir le besoin de venir jusqu’à Dakar pour des marchés.

PSE

64% des engagements mobilisés

La rencontre tenue, hier, entre le ministère de l’Economie et les acteurs du secteur privé a essentiellement tourné autour du Pse. C’est pourquoi, Amadou Ba était accompagné de ses collègues Birima Mangara chargé du Budget et de Abdou Aziz Tall en charge du suivi du Plan Sénégal émergent. M. Tall est revenu, lors de cette rencontre, sur l’état d’exécution du Pse. Ainsi, l’ancien directeur du Bos informe que 18 mois après la tenue du groupe consultatif de Paris (février 2014) le gouvernement est aujourd’hui à ‘’un taux de mobilisation record de 64%, des engagements obtenus des partenaires’’. Pour rappel, après le groupe consultatif de Paris, les engagements globaux des bailleurs de fonds étaient de 3 729 milliards de F CFA.

Outre les financements, les projets sont aussi en cours d’exécution sur le terrain. Entre autres projets déjà entamés, Abdou Aziz Tall cite les travaux de l’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio, la Cité du Savoir toujours dans la nouvelle ville.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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