Le PDS entame sa mue
Déjà engagé sur le front des coalitions, le Parti démocratique sénégalais investit également les différentes localités, pour remobiliser ses troupes, jauger sa popularité, à travers les opérations de renouvellement des instances et de vente des cartes de membre lancées ce week-end. Le président de la Fédération nationale des cadres libéraux s’en félicite et exhorte ses frères à bien accueillir les commissaires pour la réussite de cette mission.
C’est un Parti démocratique sénégalais (PDS) qui tente de faire sa mue. En pleine préparation des élections territoriales, les hommes de Wade s’engagent sur un autre front : la vente de cartes de membre et le renouvellement de leurs instances à la base. Les opérations, lancées avant-hier, sont déjà mises en branle un peu partout sur le territoire, dans les villages les plus reculés du pays.
Pour le président de la Fédération nationale des cadres libéraux, Lamine Ba, cela témoigne de l’audace et du courage du Parti démocratique sénégalais. ‘’C’est faire preuve d’audace que d’envisager, dans un contexte pareil, de renouveler nos structures. A travers ces opérations de renouvellement et de vente de cartes de membre, le PDS démontre une fois de plus que c’est un parti résolument tourné vers l’avenir, un parti organisé et structuré, qui a de grandes ambitions pour le Sénégal. Nous tenons à féliciter et encourager les commissaires et superviseurs qui ont eu la confiance du secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, tout en les exhortant à travailler à bâtir des consensus forts et à gérer les contradictions dans l’intérêt supérieur du parti’’.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la tâche risque de ne pas être aussi aisée, surtout en ces périodes pré-locales où chaque protagoniste a envie de se montrer dans l’optique des investitures qui se profilent. Selon le patron des cadres libéraux qui invite ses frères à un ménager aucun effort pour la réussite de la mission des commissaires, l’essentiel, pour les cadres, c’est de travailler d’arrache-pied pour être de véritables creusets d’idées nouvelles et de solutions, dans le cadre de la formulation d’une nouvelle offre programmatique de gouvernance locale.
‘’Il faut surpasser nos limites, resserrer les rangs et suivre à la lettre les instructions et directives du SGN Me Abdoulaye Wade, ainsi que celles de la direction du parti. Avec beaucoup plus d’organisation et de méthode, moins de politique politicienne, nous arriverons à relever le défi. Le PDS a la chance de reposer sur un socle solide, à savoir Wade. Il est le guide, il est le leader ; c’est à lui que les militants et sympathisants font confiance. Nous tâcherons de lui redonner le sourire des grandes victoires, puisqu’il le mérite’’.
A ceux qui seraient tentés de croire que Wade-père n’est plus qu’un leader symbolique et que Karim Wade est devenu le leader de fait, il rétorque : ‘’Karim est peut-être celui qui contribue le plus, il faut le lui reconnaitre. Mais il faut souligner qu’il reste un militant comme les autres. Au même titre que d’autres, on lui a confié un certain travail qu’il s’efforce à mettre en œuvre.’’ Et d’ajouter : ‘’Après avoir félicité les commissaires, je tiens juste à attirer leur attention sur l’impérieuse nécessité de faire de ces renouvellements une occasion de raviver la flamme du militantisme libéral dans le cœur de tous les militants, de gérer les contradictions… et aider le parti à faire de ses structures de base des instruments efficaces pour la pérennité de ce patrimoine, mais aussi pour la reconquête du pouvoir.’’
‘’Le PDS n’a pas de temps à perdre sur des accusations gratuites’’
Revenant sur les élections locales et la constitution des coalitions, il déclare : ‘’Les réflexions sont toujours en cours. Nous travaillons sur les orientations, la stratégie à mettre en œuvre pour la conquête du maximum de collectivités territoriales. Et je pense que c’est dans une très bonne voie. Nous préférons juste ne pas dévoiler notre stratégie sur la place publique. C’est une véritable alternative qui se construit à la base pour aller à l’assaut du pouvoir central en 2024. Il faut le rappeler, le PDS est dans l’optique de bâtir une coalition forte qui va dépasser les Locales, aller au moins aux Législatives qui auront lieu la même année, en 2022.’’
Alors que certains accusent le parti d’être le fossoyeur de l’unité de l’opposition, le président de la FNCL rejette et porte la réplique : ‘’Ce ne sont que des accusations. La vérité doit reposer sur des faits. Le PDS n’a pas de temps à perdre sur des accusations gratuites. Nous sommes plus préoccupés par les véritables enjeux du moment qui nous interpellent, qui interpellent les populations sénégalaises. En ce qui concerne cette coalition, nous y avions été, nous avons discuté… Mais comme le dit le dicton : ne se rassemblent que ceux qui sont d’accord. Nous ne sommes pas tombés d’accord sur un certain nombre de points essentiels et on s’est retiré. Nous essayons de nous mettre d’accord avec d’autres acteurs, autour d’une coalition gagnante. Là, nous travaillons à définir les contours de cette coalition qui reste ouverte à toutes les forces politiques et citoyennes de ce pays, sauf de Benno Bokk Yaakaar et à ses membres.’’
Cela dit, le cadre libéral insiste sur la nécessité, pour les blocs de l’opposition, à ne pas trop se disperser. ‘’Le réalisme, fait-il remarquer, nous indique que l’opposition doit faire preuve d’intelligence politique pour aller à l’assaut de ce pouvoir. Malgré nos divergences, quels que soient les ego des uns et des autres, il faudrait que nous puissions travailler ensemble, pour mettre nos énergies au service de la nation. Ceux qui nous accusent ne peuvent pas nier le soutien indéfectible que leur a apporté le PDS, quand ils ont été dans des difficultés. Nous ne sommes pas dans le verbiage, dans les critiques faciles. Nous avons autre chose beaucoup plus important à faire.’’
MOR AMAR