Pas de couacs majeurs
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Hier, la réouverture des classes dans les établissements publics et privés a été effective. En ville comme dans le monde rural, autorités et syndicalistes s’accordent qu’il n’y a pas eu de couacs majeurs, sauf dans la zone Sud (Vélingara, Kolda Bignona et Sédhiou). Le ministre de l’Education a fait le tour de quelques établissements.
Elle est toute souriante et rend grâce à Dieu. Potache en classe de CM2 à l’école El Hadj Ibrahima Bèye, Marie Ndiaye se dit très contente de retourner en classe. Dans la même veine, elle se désole de ces trois derniers mois sans cours. Et ne peut s’empêcher d’afficher son inquiétude quant à la pandémie. ‘’Nous avons peur du virus, mais nous allons respecter les mesures barrières’’, dit-elle, sourire aux élèves. Pour ne pas perdre de temps, elle confie que leur maitre leur donnait souvent des exercices dans un groupe WhatsApp. La directrice de l’école, Fama Faye, souligne qu’ils ont pris toutes les dispositions nécessaires pour recevoir les élèves. Elle renseigne que le personnel administratif a reçu une dotation de l’Etat, de la municipalité et des partenaires. Ils ont reçu suffisamment de matériels pour dérouler les enseignements-apprentissages. Chaque enseignant pourra avoir quatre masques, de même que les élèves. La directrice de dire que l’école a toujours été le lieu le plus sûr pour l’enfant. Elle encourage les parents à responsabiliser leurs enfants, car la sécurité règne dans les établissements, dit-elle.
Un sentiment partagé par le ministre de l’Education nationale Mamadou Talla qui, en plus de l’école Ibrahima Bèye, a visité le collège Sacré-Cœur, le lycée Lamine Guèye et le Centre régional de formation du personnel éducatif (CRFPE) pour constater de visu l’effectivité de la reprise des cours. Dans tous les établissements visités, le personnel enseignant, administratif et les élèves ont répondu présent. Le respect du protocole sanitaire a été de mise.
Ce que confirme cet élève en classe de CM2 à l’école Malick Diop de Thiaroye. Il renseigne qu’à l’entrée de l’établissement, le dispositif est en pace. La prise de température est de mise pour tout le monde. Pour la pause, deux classes sortent, les deux autres suivent. Ici, les cours ont démarré à 9 h pour se terminer à 14h. Un élève par table et chacun a eu droit à deux masques en tissus. Concernant toujours le respect des mesures barrières, le directeur des cours privés Sacré-Cœur, Abbé Marcelin Coly, annonce que les élèves sont placés à un 1m50 les uns des autres. Il ajoute que des lave-mains sont disposés un peu partout et que le port du masque est respecté.
‘’Depuis ce matin, nous avons visité l’école de Colobane, assisté à une leçon de vie, du virus, comment elle se propage et les mesures barrières. Nous avons trouvé des classes propres, tout a été respecté. Nous sommes allés dans une école privée, Sacré-Cœur. Une visite à tous les niveaux a été faite’’, a résumé le ministre au terme de la visite. Lui qui a assisté, au lycée Lamine Guèye, à des cours de philosophie et de sciences physiques. Il s’est aussi prononcé sur les informations reçues des régions où, a-t-il dit, la reprise a été effective.
Il signale aussi qu’ils ont trouvé les moyens pour qu’à la reprise, au mois de novembre, ils puissent avoir le même dispositif.
‘’Il n’y a pas eu de couacs majeurs’’
Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) Saourou Sène, s’est lui rendu dans le département et la commune de Thiès. Il a visité le Cem de Khombole, le Cem et le lycée de Toubatoul, le lycée de Thiès et le collège des Parcelles-Assainies. Pour ce premier jour, dit-il, il n’y a pas eu de couacs majeurs. ‘’Les établissements que j’ai visités, aussi bien dans la zone rurale qu’urbaine, ont respecté le protocole sanitaire. Sauf qu’à Toubatoul, un problème d’eau se pose’’, signale-t-il. Il ajoute que la localité rencontre cette difficulté depuis longtemps. Mais, s’il n’y a pas d’eau, il sera difficile de respecter le protocole sanitaire, ce qui va conduire à une contrainte pour le bon déroulement des enseignements-apprentissages. La distanciation physique, révèle-t-il, a été respecté, un élève par table, avec des masques remis.
Cela est valable pour les établissements de Khombole, le lycée de Thiès et le collège des Parcelles-Assainies. ‘’Nous avons apporté des masques, parce que nous considérons que pour ce qui concerne le personnel enseignant, le problème peut ne pas se poser. Si le gouvernement ne donne pas de masques, les enseignants pourront avoir leurs masques’’, renseigne-t-il.
‘’Vélingara, Kolda, Bignona et Sédhiou : les casse-têtes’’
Il faut noter que dans la zone Sud, des couacs, comme le manque réel de masques et de termo-flashs et une forte pluie, ont été notés. ‘’Un représentant nous a dit que, dans le Vélingara, ils n’ont pas assez d’éléments du protocole sanitaire. Un réel problème de masques et de termo-flashs. A Marsassoum, Kolda et Bignona, les enseignants n’ont pas pu se rendre à l’école, parce qu’il pleuvait toute la journée, dit-il. Le secrétaire général reste convaincu qu’une chose est de réussir la première journée, une autre est de suivre le rythme au quotidien, pour que l’on respecte le protocole durant tout le temps où les enseignements-apprentissages se déroulent.
Ainsi, il invite toute la communauté à œuvrer pour que l’année soit sauvée, d’autant plus que c’est un souhait de tous. Saourou estime que l’école a besoin d’une solidarité nationale pour qu’elle puisse être sauvée. C’est pourquoi, dit-il, le Saemss exprime ses inquiétudes par rapport à certains discours. ‘’Il faut que l’on évite les discours qui expriment un paradoxe. Vous dites que vous voulez sauver l’année, mais tout ce que vous indiquez, c’est des manquements’’. Sa conviction reste que l’école n’est pas l’affaire du gouvernement, mais de tous. De ce fait, elle doit bénéficier d’une solidarité nationale, car l’avenir du pays en dépend. ‘’Parler de l’école en y mettant des calculs politiques, c’est méconnaitre l’importance d’une école dans un pays. Dans ces moments particulièrement difficiles, notre école a besoin de tous les acteurs’’, lance le secrétaire général du Saemss.
TOURNÉE DANS LES ÉTABLISSEMENTS PROFESSIONNELS Dame Diop se félicite d’une rentrée réussie Un long périple a mené, hier, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat dans les quatre des plus grands établissements scolaires professionnels de Dakar. Le ministre Dame Diop s’est montré optimiste pour la suite de l’année scolaire.
‘’J’en ai profité pour dire aux élèves que nous connaissons la maladie ; ce qui n’est pas encore le cas pour le vaccin. Mais nous savons ce qu’on doit faire pour s’en prémunir. J’ai vu que les élèves l’ont compris, tout en respectant les mesures d’hygiène et gestes barrières. Ils doivent être les porte-étendards de cette lutte contre la Covid-19, en étant des acteurs de lutte au niveau de la communauté contre la pandémie’’, a poursuivi le ministre. Selon qui, en ce moment, il y a lieu de changer de paradigme, car on est dans une situation exceptionnelle. Donc, il faut un comportement exceptionnel qui consiste à respecter les mesures barrières, mais aussi de ne pas être ébranlé. Egalement, Dame Diop a soutenu que le coronavirus n’a pas que des aspects négatifs, car la pandémie a libéré le génie créateur des jeunes Sénégalais. ‘’Nous l’avons vu à Limamoulaye où les élèves ont travaillé sur des dispositifs de lavage des mains. Ce sont des initiatives que nous devons et que nous allons accompagner, encourager et soutenir pour que cela puisse faire tache d’huile dans le pays. Je l’ai dit à des jeunes que, si nous voulons régler la question de l’emploi, il nous faut régler la question, non seulement de l’employabilité, mais aussi de l’entreprenariat. Je pense que ce sont des prémices très importants que nous avons vu à travers cette pandémie et nous nous engageons, au nom de l’État, à les soutenir, les accompagner’’, a conclu le ministre. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que le directeur de la Ciga, Mamadou Mbaye, a montré au ministre des innovations créées par ses étudiants. Selon lui, elles servent à sécuriser davantage les étudiants, le personnel et le corps professoral pendant cette période de Covid-19. ‘’C’est les départements de génie civil, informatique et électrique qui en sont les concepteurs. Leur fusion a permis de mettre en place un portique désinfectant qui désinfecte les habits, les chaussures et le corps de toute personne qui entre dans l’établissement. Il y a aussi un système de lave-mains automatique. Avec ces innovations, le Ciga a voulu montrer qu’on peut être une école professionnelle qui pourra apporter de la valeur ajoutée à la recherche dans le vécu des populations’’, a expliqué M. Mbaye. CHEIKH THIAM |
AIDA DIENE