Comment maitriser la consommation énergétique du secteur du froid
Réduire la consommation énergétique du secteur du froid qui connait une croissance exponentielle liée à l’augmentation de la population et des températures. C’est l’un des enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette année, la célébration de la Journée mondiale dédiée à la protection de la couche d’ozone a permis de se pencher sur les défis qui engagent ce secteur.
La 36e Journée mondiale dédiée à la protection de la couche d’ozone a été célébrée hier. Pour cette édition 2023, le thème choisi par le Secrétariat de l’Ozone a été ‘’Protocole de Montréal : restaurer la couche d'ozone et réduire le changement climatique’’. Venu présider cette cérémonie, le directeur de l'Environnement et des Établissements classés au ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique a souligné qu’à travers ce thème, il s’agit de lancer un appel à la conjugaison des efforts et des actions initiées dans le cadre des accords multilatéraux relatifs au climat pour préserver la couche d’ozone et impacter positivement le changement climatique qui est l’une des plus graves menaces planétaires auxquels le monde est confronté aujourd’hui.
Au Sénégal, comme ailleurs dans le monde, cette journée, a déclaré Baba Dramé, est célébrée à travers l’organisation d’activités d’information et de sensibilisation sur les enjeux liés à la destruction de la couche d’ozone et à l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre qui sont à l’origine du changement climatique.
"L’Amendement de Kigali, faudrait-il le souligner, donne aussi la possibilité aux industriels du froid d’intégrer dans leurs pratiques les nouvelles technologies propres, l'efficacité énergétique dans le choix des équipements de refroidissement pour réduire la consommation énergétique du secteur du froid qui connait une croissance exponentielle liée à l’augmentation de la population et des températures. La chambre froide que nous venons de visiter est la preuve éloquente des efforts fournis pour adopter les bonnes pratiques en matière de froid. Comme nous avons pu le constater, cette chambre froide fonctionne aux hydrocarbures, spécifiquement au propane et utilise l’énergie solaire. C’est un équipement respectueux de l’environnement et constitue une belle illustration du thème de cette journée mondiale de l’ozone et justifie en grande partie le choix de célébrer cette journée ici à Mbour pour joindre la parole à l’action’’, a-t-il souligné.
Le directeur de l'Environnement et des Établissements classés d’ajouter que le Sénégal a ratifié, le 31 août 2018, l’Amendement de Kigali dont l’objectif est de réduire progressivement, d’ici 2050, la production et la consommation des hydrofluorocarbones, communément appelés HFC, de 85 %. Ainsi, il a déclaré : ‘’La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui est un moment fort pour informer, sensibiliser les utilisateurs de ces réfrigérants, les importateurs de fluides frigorigènes, les corps de contrôle, les autorités et la population en général sur la problématique de la destruction de la couche d’ozone et le rôle que le Protocole de Montréal et l’Amendement de Kigali jouent pour préserver la couche d’ozone et atténuer le changement climatique."
Monsieur Dramé a ensuite fait remarquer que ces HFC (réduction de la consommation des hydrofluorocarbones) ont, pendant longtemps, été utilisés comme alternatives aux substances appauvrissant la couche d’ozone dans les secteurs de la réfrigération et de la climatisation. C’est pourquoi, dit-il, les pays comme le Sénégal ont un double défi à relever. Il s’agit de la mise en œuvre du calendrier de l’élimination totale des hydrochlorofluorocarbones (HCFC) d’ici à 2030 et la réduction de la consommation des hydrofluorocarbones (HFC) d’ici à 2050.
Dans ce dessein, renseigne-t-il, le système dématérialisé de prédédouanement et les autorisations d’importation des HFC commenceront à partir du 1er janvier 2024, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’Amendement de Kigali. "La réussite de la mise en œuvre de l’Amendement de Kigali pour parvenir à l’amélioration de la chaine du froid passera par l’introduction d’alternatives viables et performantes qui prennent en compte l’augmentation des températures. La disponibilité sur le marché de nouveaux équipements et de nouvelles technologies favorables à la protection de la couche d’ozone et au climat constitue un enjeu important pour l’avenir du secteur du froid’’.
Ce faisant, il a salué l’intervention aux côtés de l’État de plusieurs partenaires évoluant dans le transfert de technologies. Il a cité le projet Ecofridge qui promeut les réfrigérateurs écologiques et le programme Roca qui ont pour objectif de promouvoir les technologies du froid respectueuses de la couche d’ozone et du climat avec une efficacité énergétique avérée. À ses yeux, le moment est donc idéal pour insister sur le renforcement des capacités techniques des acteurs en intégrant les enjeux environnementaux liés à ces nouvelles technologies dans les curricula de formation des instituts et écoles spécialisés dans le froid pour assurer le bon fonctionnement des installations, des équipements et des chaines de refroidissement.
Ainsi, avec la transition en cours sous l’impulsion de la communauté internationale, le secteur du refroidissement connaitra de profondes mutations à partir de 2024, avec la réduction de la consommation des hydrofluorocarbones. "Il faut qu’on s’y prépare dès maintenant, en adaptant nos pratiques", déclare le directeur de l'Environnement et des Établissements classés.
CHEIKH THIAM