RETARD ECONOMIQUE, INSECURITE…
Le chapelet de doléances de Goudomp
A l’occasion, hier, de la visite du projet ‘’Energie’’ de l’OMVG (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie) à Simbandi Brassou (département de Goudomp), le sous-préfet dudit arrondissement a posé sur la table les différentes doléances de son département.
Les années se suivent, mais les doléances se ressemblent. Comme en 2019, à Simbandi Brassou comme dans tout le département de Goudomp, la préoccupation majeure reste le renforcement de la sécurité, en vue de juguler le vol de bétail qui a fini de porter atteinte au secteur stratégique de l’élevage. Face à la presse hier, dans le cadre de la visite du poste de Tanaf (département de Goudomp), le sous-préfet Ousmane Sané a dit : ‘’C’est un des dossiers qui nous empêche de dormir. Nous pensons qu’il faut véritablement renforcer le maillage sécuritaire. Et c’est tout le sens de ce que nous faisons pour amener l’Etat à renforcer le dispositif. Parce qu’imaginez un département comme Goudomp, qui fait plus de 100 km de frontière et qui ne compte qu’une seule brigade de gendarmerie, cela pose problème. Cette question de la sécurité, c’est une nécessité, c’est une urgence, c’est vraiment un cri du cœur de la population de Goudomp.’’
Dans la même veine, le sous-préfet de Simbandi Brassou appelle les populations de la zone à collaborer davantage avec les autorités, pour combattre le fléau. Il déclare : ‘’On note la complicité de la population. Il faut reconnaitre qu’il y a des voleurs de part et d’autre. C’est pourquoi, pour juguler le mal, on a mis en place des comités de veille et de surveillance. Maintenant, ce que nous demandons aux populations, c’est de signaler les cas de vol ; et de le faire le plus tôt possible. Ce nous faciliterait beaucoup la tâche.’’ En ce qui concerne le renforcement du dispositif sécuritaire, il a toutefois rassuré, en signalant qu’une nouvelle brigade de gendarmerie est en construction du côté de Tanaf.
En sus de cette réponse sécuritaire, le sous-préfet fonde beaucoup d’espoir au projet de l’OMVG qui pourrait aider à rendre la zone plus éclairée. ‘’Nous sommes dans une zone frontalière et l’électricité pourrait participer à la sécurisation de la zone. En conséquence, nous attendons beaucoup de ce chantier. Nous espérons aussi que cela va contribuer à aider les populations à accéder à l’énergie’’.
L’électricité, estime-t-il, c’est le développement. ‘’Aujourd’hui, il y a beaucoup d’activités qu’on ne peut développer comme il se doit dans la zone, faute d’électricité. L’aboutissement de ce projet va beaucoup aider dans ce sens’’, a-t-il ajouté.
De plus, Ousmane Sène insiste sur la nécessité de construire une caserne de sapeurs-pompiers pour réagir plus efficacement aux sollicitations des populations. ‘’Nous avons été tout à l’heure témoin d’un accident. Imaginez si on devait attendre des sapeurs-pompiers qui doivent venir de Sédhiou… Avec toutes les lenteurs au niveau du bac (bac de Sandignery). Là également, c’est une des urgences, mais il y a des perspectives allant dans le sens de doter le département d’une caserne’’.
La RSE, le maillon faible à Tanaf
Par ailleurs, le réquisitoire de l’autorité administrative contre l’entreprise KEC en charge du poste de Tanaf a été très sévère. Selon lui, l’entreprise n’a presque rien fait dans la zone pour les populations, ne serait-ce qu’au nom de la responsabilité sociale d’entreprise. Il affirme : ‘’Nous demandons à l’entreprise de s’impliquer davantage sur les questions relatives à la RSE. Nous avons eu à émettre des sollicitations, dans le cadre surtout de la Covid-19. Il en est de même lors des inondations qui ont causé des dégâts énormes. On n’a pas senti la présence des entreprises qui sont là à Tanaf. Nous avons le regret de le dire, mais c’est la réalité. Mais il n’est pas encore trop tard, parce que la pandémie est encore là. Nous espérons que la structure va corriger et être davantage au chevet des populations.’’
A ce propos, la responsable de la communication de l’OMVG a réagi en ces termes : ‘’Nous avons pris bonne note. L’entreprise doit pouvoir mieux appuyer les populations. Mais il faut aussi noter qu’au-delà de cet aspect, nous aidons les personnes affectées par le projet, particulièrement les femmes, à avoir des activités génératrices de revenus. C’est dans ce sens que nous avons mis à leur disposition 5 ha et nous les accompagnerons à mener à bien leurs activités.’’
MOR AMAR
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