Les instructions de Sonko à la jeunesse
Ousmane Sonko a, au cours d'une déclaration faite hier, invité les jeunes à aller s’inscrire sur les listes électorales, en vue de préparer les prochaines Locales et éviter, par la même occasion, les résultats ‘’préfabriqués’’ du pouvoir.
Aux yeux du leader du Pastef, s'inscrire sur les listes électorales est le seul moyen d’éviter des résultats ‘’préfabriqués’’, à l’issue du scrutin des Locales-2022. Et pour ce faire, le parlementaire de l’opposition estime qu’un travail en amont doit être effectué. ‘’Le régime de Macky Sall n’a gagné des élections transparentes qu’en 2012. Pour tout ce qui reste, il a organisé des victoires préfabriquées ou techniques. Ce procédé consiste à préparer les résultats du scrutin avant le jour J. Le modus operandi est simple ; les tenants du pouvoir sélectionnent ceux qui doivent s’inscrire sur les listes, ceux en rapport avec les sondages. Ils éliminent également ceux qui leur sont défavorables avec la rétention des cartes d’électeur. Et aujourd’hui, ni l’opposition encore moins la société civile n’ont accès au fichier électoral et des experts ont récemment fait état de dysfonctionnements dans ce fichier’’, fait savoir le candidat à la Présidentielle.
En plus de ces manquements, le leader du Pastef dénonce le contrôle de l’organisation des élections par l’Etat du Sénégal, ainsi que la répartition des circonscriptions électorales ou le transfert d’électeurs en fonction des zones choisies.
Ousmane Sonko, qui a préféré faire sa déclaration en langue nationale, pour toucher le maximum de Sénégalais, estime qu’avec tous ces éléments réunis, rien n’empêche le régime en place de remporter les élections avec un large score. Et d’ailleurs, avertit-il, une victoire technique est incontestable après élection. ‘’Les Sénégalais doivent être conscients que le changement démarre maintenant. L’objectif est de remporter les scrutins locaux face au régime de Macky Sall et de ses alliés’’, a insisté le député qui invite, à cet effet, les jeunes à se mobiliser et à s’inscrire massivement sur les listes électorales.
Primo-votants
Sonko trouve, cependant, regrettable que le régime actuel ait recours à des manœuvres pour décourager les primo-votants. Il dénonce, à cet effet, l’usage de la carte d’identité pour l’inscription sur les listes électorales, à la place des extraits de naissance. ‘’Je vous demande de rester motivés comme vous l’étiez au mois de mars. Qui peut le plus peut le moins. Sacrifiez-vous pour obtenir vos cartes d’identité et ensuite allez-vous inscrire. Votre avenir en dépend et vous ne le faites pour aucun acteur politique’’, poursuit-il.
D’après lui, dans les concertations de la Commission politique du dialogue national, l’opposition avait refusé cette option, vue les lenteurs administratives notées souvent dans la délivrance de la carte nationale d’identité. A ce propos, précise-t-il, c’est l’informaticien de la Daf qui a assuré que les jeunes peuvent obtenir la carte cinq jours après dépôt. ‘’Ce que nous ne pouvons pas accepter est que des Sénégalais soient exclus de leurs droits constitutionnels à cause d’une faute commise par l’Administration. On nous dit que techniquement, l’Administration peut produire 10 000 cartes d’identité par jour. Donc, s’ils ne le font pas, ce sera une question de volonté’’.
Ainsi, à défaut de la carte d’identité, le Pastef demande aux jeunes d’utiliser leur récépissé délivré à l’inscription accompagné d’un extrait de naissance et d’un certificat de résidence pour s’inscrire sur les listes électorales. Et d'inviter les jeunes à bloquer les centres d'inscription, si cela leur était refusé.
‘’On vous promet des alliances d’ici peu’’
D’autre part, Ousmane Sonko a informé que, durant les examens du Bac, des enseignants ont constaté que plusieurs cartes d’identité présentées par les candidats, portaient la mention : ‘’Ne peut pas voter.’’ Un fait qui s’explique par l’obtention de ces cartes dans les commissariats et non dans les commissions. Ce qui constitue une démotivation de plus pour les jeunes. Mais, il leur a néanmoins demandé d'aller voter, le moment venu, pour favoriser l'alternance.
Le leader du Pastef estime d’ailleurs que si toutes les dispositions sont prises, Macky Sall n’osera plus prétendre à une troisième candidature. ‘’Il faut se demander ce que nous voulons en 2024, et c’est maintenant qu’on doit se lever. On sait que vous voulez tous voir l’opposition unie. On vous promet des alliances d’ici peu pour regrouper les espoirs du Sénégal, grâce à votre soutien, afin de mettre un terme au règne de ce régime’’, a rassuré le leader du Pastef.
HABIBATOU TRAORE