Publié le 1 Mar 2013 - 11:11
REVUE DE PRESSE SENEGAL

Les sujets de gouvernance tentent de faire oublier les querelles politiques

 

Les quotidiens du vendredi  partent de l'inculpation de Thierno Ousmane Sy pour revenir de plus belle sur la traque des biens mal acquis, tout en évoquant d'autres sujets relatifs notamment aux élections locales de mars 2014.

 

Au sujet du fils de l'ancien garde des Sceaux, Cheikh Tidiane Sy, Direct Info ouvre sur "Les bizarreries d'une affaire", en allusion à l'inculpation de Thierno Ousmane Sy, poursuivi notamment pour détournement de deniers publics, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent.

 

Concernant l'affaire Sudatel "pour laquelle il semble avoir été largement mis en cause, écrit le journal, il ressort que selon le taux de change du dollar de l'époque, l'intégralité de la somme, à savoir 89,082 milliards de francs CFA, avait été versée au Trésor public", rapporte le journal.

 

L'ancien conseiller en TIC de Me Abdoulaye Wade avait été cité comme étant "au cœur d'un scandale" relatif à une commission de 20 milliards de francs CFA, dans le cadre de l'attribution d'une licence de téléphonie à Sudatel. Il a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction, après avoir bénéficié d'un retour de parquet.

 

"L'affaire de la Sudatel continue de faire des vagues. La Justice avait donné raison à Thierno Ousmane Sy. C'est cette même Justice qui semble le malmener. N'est-on pas en train de patauger dans une mare paradoxes. Les bizarreries dans cette affaire sont criardes et méritent qu'on s'y attarde", note ensuite Direct Info, dans son billet du jour.

 

La défense de Thierno Ousmane Sy "assise sur du béton", renchérit L'Office. Il "peut compter sur ses avocats pour échapper aux mailles de la justice. Ces derniers, qui projettent d’introduire la liberté provisoire au niveau de la Chambre d'accusation, ont déjà un mental de gagneur, car disposant de documents +solides+ qu'ils promettent d'exhiber le moment venu", rapporte ce quotidien.

 

S'agissant des dossiers d'enquête pour enrichissement illicite visant des responsables du précédent régime, L'Observateur dévoile "Le nouveau

plan de Macky contre les +fils+ de Wade". Le chef de l'Etat sénégalais "compte passer par les +petits+ pour ensuite arrêter les +grands+", fait savoir le quotidien du Groupe Futurs Médias.

 

"Pour arriver à l'arrestation sans couacs majeurs des anciens pontes de la République poursuivis pour enrichissement illicite, le régime de Macky Sall compte passer par l'interpellation de tous les anciens technocrates et politiciens presque +sans voix+ qui ont été épinglés par différents audits", précise le journal, titrant : "La pluie en attendant une tempête d'arrestations".

 

Ce que confirme implicitement la Tribune. "Karim (Wade) et Cie en route vers Rebeuss", affiche ce quotidien. "C'est le temps de Rebeuss du nom de la célèbre maison d'arrêt et de correction de Dakar, après l'arrestation de Thierno Ousmane Sy, d'autres personnalités de l'ancien régime devront suivre", annonce-t-il. "En toute vraisemblance, souligne le même journal, c'est le début de la fin de certains hommes du régime de Wade accusés de s'être enrichis de manière indue".

 

Comme un cas emblématique, Enquête indexe ‘"e fabuleux patrimoine'' de Lamine Faye, l'ex-garde-du-corps de l'ancien président Abdoulaye Wade. "Parmi les responsables de l'ancien régime ciblés dans la traque des biens mal acquis, il y a quelqu'un dont on ne parle plus beaucoup et qui +risque gros+. Il ne fait pas partie de la +bande des sept+ et pourtant, c'est un proche de l'ancien président de la République", écrit le journal en parlant de M. Faye.

 

Selon des informations dont le quotidien Enquête fait état, Lamine Faye compterait dans son patrimoine une villa aux Almadies, un quartier huppé de Dakar, des immeubles à Liberté 6 et à Sacré-Cœur 3, deux quartiers de la capitale sénégalaise très prisés par la moyenne bourgeoisie.

 

Pour terminer enfin sur ces sujets, Libération se fait l'écho des résultats d'enquêtes menées par l'Inspection générale d'Etat (IGE) au Port autonome de Dakar (PAD) et à l'Agence des aéroports du Sénégal (ADS). "Découvertes effarantes", souligne le journal. "Il n'est pas exagéré de penser que les actes prébendiers posés par l'ancien régime défait le 25 mars sont constitutifs d'un génocide économique", selon Libération.

 

"En atteste, indique le journal, ces faits nouveaux révélés par les investigations des corps de contrôle et services de police de l'Etat en ce qui concerne les gestions du Port autonome de Dakar (PAD) et de l'Agence des aéroports du Sénégal (ADS)".

 

La tâche parait donc immense. D'où cette confession du chef de l'Etat sénégalais. "Les Sénégalais n'aiment ni la transparence, ni la vérité, ni la rigueur", déclare Macky Sall dans le quotidien Walfadjri. M. Sall a fait cette déclaration depuis la France où il séjourne.

 

A l'abord des sujets politiques, Sud Quotidien donne le ton en estimant que la coalition Bennoo Bokk Yaakaar de la majorité présidentielle est à l'épreuve des prochaines élections locales prévues normalement en mars 2014. "Sorte de véritables +primaires+ avant la présidentielle 2017, souligne-t-il, les prochaines élections locales pourraient sonner le glas du compagnonnage, qui a eu raison de Me Wade, le 25 mars 2012 (…)".

 

"Les ambitions des uns et des autres pour les 587 collectivités locales du pays, les divergences et les crocs en jambe qui prospèrent de plus en plus entre alliés comme la fameuse clé de répartition pour ces joutes communales, régionales et rurales sont en passe de pousser vers la sortie beaucoup de (soutiens) de Macky Sall", écrit Sud Quotidien.

 

"À la limite, poursuit le journal, ces élections sont susceptibles de devenir une sorte de chausse-trappes pour l'APR (Alliance pour la République, le parti présidentiel), si Macky Sall ne parvient pas à concilier les positions de plus en plus contrastées de ses alliés de +circonstance+".

 

D'ores et déjà, l'ancien président du Sénat et ex-maire de Dakar s'est accordé avec le leader du parti Rewmi, Idrissa Seck, pour une alliance en direction de ces consultations électorales, annonce Le Pays au quotidien.

 

S'y ajoute que M. Seck revient de Paris où il a séjourné récemment "avec un trésor de guerre pour affronter l'Alliance pour la République (APR) mais aussi pour continuer (sa) tournée dans les coins et recoins du pays", ajoute le journal.

 

 

 

 

 

aps

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