Publié le 17 May 2013 - 15:05
RUFISQUE

Les cancers du col de l'utérus et du foie font ''des ravages''

Des maladies insoupçonnées jusque-là font ''des ravages'' dans le département de Rufisque car ayant trouvé un environnement propice à leur propension. C'est le cas de l'hépatite B, des cancers du foie et du col de l'utérus.

 

Le docteur Serigne Falilou Samb, directeur de la polyclinique Louis Pasteur "La Référence", avoue avoir fait une cartographie du département en matière de cancer, et souligne : "On sait que le cancer qui sévit le plus dans cette ville, c'est le cancer du foie dû à l'hépatite B." De l'avis du spécialiste, le plus grave, c'est que "les gens pensent que ce sont des cancers qui ne sont pas contagieux, mais ce sont des cancers qui sont contagieux parce que l'hépatite B est une IST (Infection sexuellement transmissible).

 

Sur les femmes enceintes que nous suivons, à peu près 25% ont le virus de l'hépatite B". Une situation alarmante du fait qu'elles peuvent "transmettre la maladie non seulement à leur enfant à la naissance, mais surtout à leur mari". A en croire le docteur Samb, la pathologie se développe à la faveur d'un environnement insalubre. "Le problème majeur de Rufisque, c'est l'hépatite B parce qu'on voit qu'il y a un problème de salubrité et les canaux sont à ciel ouvert."

 

Pendant ce temps, la zone des Niayes est le siège du cancer du col de l'utérus. "Le deuxième grand cancer qui sévit à Rufisque, surtout dans la zone des Niayes, c'est le cancer du col de l'utérus. Il fait des ravages", avance docteur Samb. Selon lui, "la majeure partie, pratiquement 99,9%, des femmes qui viennent se faire consulter et sur lesquelles on diagnostique des cancers du col de l'utérus, viennent de la zone des Niayes, c'est-à-dire Sangalkam, Bambilor, Bayakh jusqu'à Diander". Ce type de cancer est dû, d'après toujours le médecin, à un virus qui est aussi une infection sexuellement transmissible.

 

Face à cette situation, M. Samb appelle les autorités à prendre des dispositions afin de juguler le mal. ''Il y a des chiffres et c'est un constat que nous avons eu à faire depuis qu'on est là ; c'est-à-dire depuis sept ans", relève le médecin, qui estime que la situation est à la limite favorisée par le fait que les autorités sénégalaises se focalisent sur le sida, le paludisme ou encore la tuberculose qui absorbent beaucoup de moyens. Pour sa part, le docteur Samb préconise la sensibilisation comme première arme de lutte. Car, dit-il, "souvent, les femmes viennent tardivement en consultation et elles ne trouvent pas d'interlocuteur pour parler de leur maladie qui, à leurs yeux, est honteuse. Le premier élément de lutte, c'est de faire une bonne sensibilisation à Rufisque qui est une zone semi-rurale".

 

Dr Serigne Falilou Samb est le directeur de la polyclinique Louis Pasteur "La Référence" dont les investissements ont atteint 975 millions de francs Cfa. Créé en 2006, le complexe sanitaire comprend actuellement un centre de diagnostic avec une radiographie numérique, trois salles d'échographie, une mammographie, un laboratoire d'analyse et une vidéo colposcopie. Outre le centre de diagnostic, il y a une clinique chirurgicale composée de deux salles d'opération, une maternité et des salles d'hospitalisation allant de la petite catégorie au VIP.

 

PAPE MOUSSA GUÈYE

 

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