Amadou Hott dresse déjà sa feuille de route
Le gouvernement du Sénégal a officiellement lancé, hier, la candidature d’Amadou Hott à la présidence du groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Au cours de cette cérémonie, M. Hott a promis que, une fois élu, il renforcera les capacités internes de la Bad, créera une vice-présidence dédiée au secteur privé et accompagnera les États africains à mobiliser des ressources, entre autres.
À l’occasion du lancement de sa candidature à la présidence de la Bad, l’ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a listé les sujets phares qu'il compte aborder immédiatement s'il est élu à la tête de cette organisation internationale. En effet, après avoir reconnu que des résultats extraordinaires ont été réalisés durant ces 60 dernières années, il soutient qu'il est important d’aller de l'avant et de faire encore plus. C'est pourquoi M. Hott a indiqué qu’une fois à la tête de la Banque africaine de développement, il renforcera les capacités internes des États africains.
Pour y parvenir, il a déclaré qu'il faut agir sur la montée des compétences, l’agilité de la banque ainsi que sur les procédures et processus. Il explique que "la banque doit être plus réactive et travailler davantage avec le secteur privé, car, dit-il, les États seuls ne peuvent pas financer le développement de l’Afrique". Dans cette optique, Amadou Hott a annoncé la création d'une vice-présidence dédiée au secteur privé, car ce secteur a besoin d'être accompagné et les banques de développement peuvent lui apporter des capitaux à des conditions très avantageuses.
"Si je suis élu, je souhaite renforcer les capacités de la banque à augmenter drastiquement les opérations du secteur privé en prenant un peu plus de risques, mais sans remettre en cause la notation AAA de la banque, qui est la plus importante au monde et qu'il faut maintenir", a-t-il promis.
Amadou Hott propose également d’accompagner les États africains à mieux préparer leurs projets en les aidant à mobiliser plus de ressources internes. Il estime qu'il existe des ressources publiques dans nos pays qui peuvent être mobilisées davantage, notamment en luttant contre les flux financiers illicites et en élargissant l’assiette fiscale.
"Le choix d'Amadou Hott n'est pas fortuit"
Par ailleurs, il soutient qu'en Afrique, il y a 2 500 milliards de dollars disponibles appartenant à des personnes riches sur le continent. Mais, déplore M. Hott, cet argent est investi à l'étranger, dans d'autres instruments. Il pense qu'il faut canaliser ces ressources vers des investissements productifs, le soutien aux projets publics et au secteur privé.
Présidant la cérémonie, la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yacine Fall, a souligné que le chef de l’État a porté son choix sur Amadou Hott parce qu'il est compétent et possède de l'expérience dans ce domaine. "Le choix d'Amadou Hott n'est pas fortuit, mais c'est un choix réfléchi. Il y a beaucoup de Sénégalais qui étaient en position de diriger la banque, mais Amadou Hott est le meilleur candidat pour l’Afrique", a-t-elle affirmé.
D'après Mme Fall, le Sénégal attend de la candidature d’Amadou Hott qu'il relève la position de la Banque africaine de développement, qu'il augmente les fonds d'investissement disponibles au sein de la banque et qu'il accroisse le flux d'investissements vers les pays africains, surtout dans des domaines stratégiques comme l’énergie et la digitalisation, tout en relançant d’autres chantiers importants sur le continent.
Pour sa part, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, estime que "nous sommes arrivés à un point où, lorsqu'on choisit un candidat, quel que soit le pays qui l'a proposé, il faut choisir des candidats compétents ayant de l'expérience et capables de faire avancer l’Afrique". C'est pourquoi, soutient-il, ils ne ménageront aucun effort pour que la candidature d’Amadou Hott soit couronnée de succès.
FATIMA ZAHRA DIALLO