Publié le 7 Apr 2016 - 07:07
SAHAD AND THE NATAAL PATCHWORK

Musiciens par la force du destin

 

Des musiciens venant de différents horizons composent naturellement une musique qui réunit différents rythmes et harmonies. C’est cela la nature du produit musical du groupe ‘’Sahad and the nataal patchwork’’. Sur la scène musicale depuis à peu près 6 ans, le groupe va représenter le Sénégal à la troisième session des journées musicales de Carthage (Jmc) du 09 au 16 avril courant à Tunis.  Parcours d’un groupe de jeunes étudiants devenus musiciens par la force du destin.

 

Ils sont 8 musiciens. Pas tous sénégalais, mais africains oui ! Pas d’origine musicale identique, mais une philosophie unique. Les musiciens de ‘’Sahad and the nataal patchwork’’ viennent de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale et souhaitent faire découvrir aux mélomanes les tonalités des différentes cultures musicales qui peuvent exister dans ces dits coins. ‘’Sahad’’ est le prénom du lead vocal du groupe et ‘’Nataal Patchwork’’, le reflet du monde, de l’univers (ndlr Nataal : portrait en langue wolof). Cela se voit et se sent dans leurs compositions. Leur musique est un véritable cocktail composé. C’est ce qu’ils appellent l’afro-fusion. ‘’C’est un projet assez intéressant et non pas seulement dans le sens de la musique mais des relations humaines et du message que l’on essaie de véhiculer. Déjà, il y a plusieurs nationalités et donc, ça nous apprend à être beaucoup plus ouverts envers les autres cultures, les autres mentalités, pour pouvoir être ensemble’’, fait-il savoir.

Il ajoute : ‘’Si tous les pays d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique Centrale essayaient de se rassembler et de vivre ensemble, ça allait engendrer des choses plus positives et plus riches puisqu’on deviendrait une entité qui a plusieurs influences’’.  C’est donc d’une suite logique qu’ils ont épousé l’afro-fusion comme genre musical. Sahad est d’avis que ce genre est consommé par tous et que l’idéal serait d’avoir une racine chez soi puis s’ouvrir au reste du monde. ‘’Nous faisons de la musique mais ce n’est pas seulement cela qui nous motive. Il y a des relations humaines qui sont tissées et nous avons envie de faire refléter notre spiritualité à travers la musique’’, affirme à son tour François Keita (bassiste du groupe) qui dit avoir pris le projet en cours.

Leur objectif principal étant de sortir leur album au mois de novembre prochain, ils disent se concentrer sur les arrangements pour donner aux mélomanes un produit parfait ou presque parfait. ‘’On veut donner aux Sénégalais, au monde entier un produit de qualité car l’album est la carte d’identité de l’artiste’’, indiquent-ils.

Lauréat du prix ‘’Rêve africain 2015’’, le groupe représente cette année le Sénégal aux Journées musicales de Carthage (Jmc). Des portes s’ouvrent ainsi pour ces jeunes qui ne faisaient au début de la musique que pour passer du bon temps. ‘’On jouait juste par passion. On se rencontrait pour jouer pour le plaisir’’, explique Sahad. Etudiants, dans les années 2000, ils prenaient les instruments de musique comme des jouets et se divertissaient avec. Mais ce jeu est devenu sérieux. Très sérieux pour aboutir à la création d’un vrai groupe de musiciens aux talents incontestables. La confirmation en est le nombre de nominations et de participations à plusieurs festivals suite à la sortie de leur Ep (mini album) 5 ans après la formation du groupe.

‘’L’année dernière, on a sorti notre premier Ep de 5 titres et 25 minutes de musique. ‘’Ndiaxass’’ (melting-pot), ‘’Exode rural’’, ‘’Ndiaye Gaindé’’, ‘’Nobel’’ (amour) et ‘’Débarquement’’ qui parle de l’émigration en général. On évoque des sujets qui sont, pour nous, vraiment importants à partager’’, déclare Sahad. Après une année de sciences-po à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a suivi une formation professionnelle. ‘’Pour faire de la musique, je ne pouvais pas continuer en sciences-po. On sait qu’aujourd’hui la musique a besoin de beaucoup de choses. Dans l’environnement où nous sommes, il ne suffit pas juste d’être un grand chanteur et de savoir jouer à un instrument. Alors, j’ai choisi d’aller m’inscrire et d’étudier la musique’’, a-t-il déclaré.

Après une participation validée au festival ‘’One nation, full options’’, rendez-vous est donné dans quelques jours à Tunis.

AMINATA FAYE      

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