Publié le 14 Apr 2025 - 19:46
SECTEUR DE LA SANTÉ AU SÉNÉGAL

931,9 milliards dépensés en 2023

 

Les dépenses totales dans le secteur de la santé au Sénégal ont atteint 856 milliards F CFA en 2022 et 931,9 milliards en 2023, représentant respectivement 4,9 % et 5,0 % du PIB national. Ces chiffres proviennent du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS).

 

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a rendu public, ce samedi, un rapport sur ses dépenses dans le secteur. Elles ont atteint 856 milliards F CFA en 2022 et 931,9 milliards F CFA en 2023, représentant respectivement 4,9 % et 5,0 % du PIB national. Une part importante des dépenses courantes, d’après la même source, est consacrée à l'achat de médicaments, aux soins des enfants de 0 à 5 ans et à la prise en charge des maladies non transmissibles.

Le document renseigne que le financement du système de santé au Sénégal est assuré par la contribution de différents acteurs, tant du public que du privé (y compris les ménages) ainsi que du reste du monde, majoritairement constitué des partenaires techniques et financiers (PTF).

Les dépenses courantes de santé, ajoute-t-on, sont estimées à 698,5 milliards F CFA en 2022 et 802,9 milliards F CFA en 2023, représentant respectivement 81,6 % et 86,2 % des dépenses totales de santé.

Quant aux dépenses d’investissement, elles s’élèvent à 157,4 milliards F CFA en 2022 et 129,0 milliards F CFA en 2023, soit respectivement 18,4 % et 13,8 % des dépenses totales de santé.

Sources de financement

Durant les années 2022 et 2023, les principales sources de financement ont été les ménages, l’Administration publique et le reste du monde. Au cours de ces deux années, les dépenses des ménages ont représenté respectivement 41,8 % et 43,0 % des dépenses totales de santé. Celles de l’Administration publique se situent à 19,8 % et 21,3 %. Rapportée aux dépenses courantes de santé, la part des ménages est évaluée à 51,3 % en 2022 et 49,9 % en 2023, celle de l’Administration publique respectivement à 21,3 % et 22,2 %, et celle du reste à 14,9 % et 22,2 %.

Les dépenses courantes de santé ont en grande partie été orientées vers les détaillants et autres distributeurs de biens médicaux (officines).

En effet, selon le rapport,  les dépenses gérées par les officines s’élèvent à 232,6 milliards F CFA en 2022 et 248,3 milliards F CFA en 2023, soit respectivement 33,3 % et 30,9 % des dépenses courantes de santé. Et que les paiements directs sont principalement constitués des dépenses en médicaments. La part des médicaments est évaluée à 172,2 milliards F CFA en 2022 et 184,7 milliards F CFA en 2023, soit respectivement 52,5 % et 52,1 % des paiements directs.

Les dépenses courantes pour les soins de santé des enfants de 0-5 ans en 2022 et 2023 représentent respectivement 20,2 % et 19,7 % des dépenses courantes. Celles consacrées aux personnes du troisième âge (60 ans et plus) sont de 8,4 % et 8,3 %.

Selon le document, les dépenses courantes effectuées par les structures offrant des services de santé sont composées essentiellement de l’achat de produits pharmaceutiques et d’autres équipements médicaux (67,5 % en 2022 et 68,5 % en 2023) et des rémunérations des employés (31,6 % en 2022 et 30,6 % en 2023).

Maladies non transmissibles

En outre, le rapport révèle que les dépenses courantes de santé sont plus orientées vers les maladies non transmissibles, avec 324,5 milliards F CFA en 2022 et 361,5 milliards F CFA en 2023, soit respectivement 46,5 % et 45,0 %. Les maladies infectieuses et parasitaires représentent 138,4 milliards F CFA en 2022 et 164,4 milliards F CFA en 2023, tandis que celles liées à la santé de la reproduction s'élèvent à 96,5 milliards F CFA en 2022 et 116,7 milliards F CFA en 2023.

Les dépenses en soins de santé primaires (SSP), évaluées à 437,4 milliards F CFA en 2022 et 500,1 milliards F CFA en 2023, représentent respectivement 61,9 % et 58,6 % des dépenses courantes de santé. Elles sont principalement orientées vers l’achat de médicaments, à hauteur de 47,2 % en 2022 et 44,8 % en 2023. Les ménages constituent la principale source de financement des SSP, avec une part de 61,9 % en 2022 et 58,6 % en 2023, suivis des partenaires techniques et financiers avec 13,9 % et 17,7 %. L’État vient en troisième position avec une contribution de 12,3 % en 2022 et 12,4 % en 2023.

Ainsi, l’analyse des dépenses de santé au Sénégal entre 2022 et 2023 met en évidence des évolutions notables dans le financement et la répartition des ressources, avec une hausse générale des dépenses courantes de santé dans plusieurs domaines stratégiques.

Les ménages, l’Administration publique et les ONG ainsi que les partenaires techniques et financiers (PTF) restent les principaux acteurs du financement du secteur. Cependant, on observe une légère baisse de la contribution des PTF dans certains domaines, comme la santé de la reproduction et la lutte contre le VIH/sida, tandis que l’État et les ménages voient leur part de financement évoluer différemment selon les programmes de santé.

Le rapport souligne donc que les dépenses en santé de la reproduction et en planification familiale ont connu une augmentation significative, traduisant un engagement accru en faveur de ces priorités.

Toutefois, l’implication des ONG dans ces domaines a diminué en 2023, ce qui pourrait poser des défis pour la pérennité des actions menées.

La dépendance persistante aux financements extérieurs

‘’Concernant les soins de santé primaires, les ménages demeurent les premiers contributeurs, malgré une légère baisse de leur part relative. Cela met en lumière une charge financière importante supportée par les populations pour l’accès aux soins essentiels. Par ailleurs, la lutte contre le paludisme et le VIH/sida continue de mobiliser des ressources substantielles, avec une dépendance marquée vis-à-vis des financements extérieurs, notamment ceux de l’USAID et du Fonds mondial’’, informe le document.

En outre, l’analyse des facteurs de prestation révèle que les dépenses les plus conséquentes concernent la rémunération du personnel, l’achat de produits pharmaceutiques et les services non sanitaires. Ces tendances soulignent, dit-on, l’importance de l’investissement dans les ressources humaines en santé ainsi que dans l’approvisionnement en intrants médicaux essentiels.

En somme, ces évolutions traduisent, selon la tutelle, des efforts continus pour renforcer le financement du secteur de la santé au Sénégal. Toutefois, la dépendance persistante aux financements extérieurs, la variabilité des contributions des différents acteurs et le poids élevé des dépenses supportées par les ménages constituent des défis majeurs pour la soutenabilité et l’équité du système de santé.

Le document souligne qu’il est donc essentiel de renforcer la mobilisation des ressources domestiques et d’optimiser leur allocation afin d’assurer un accès durable et équitable aux soins de santé pour l’ensemble de la population.

CHEIKH THIAM

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