Publié le 30 Apr 2024 - 19:05
SECTEUR PÊCHE, MARINE MARCHANDE ET OFFSHORE

Dix points de revendication déposés sur la table du gouvernement

 

La Plateforme des organisations syndicales du secteur de la pêche, de la marine marchande et de l’offshore (pétrole et gaz) du Sénégal a publié, hier, un mémorandum de 10 points revendicatifs en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents du secteur. Le document sera déposé sur la table des nouvelles autorités.

 

Aujourd'hui, pratiquement tous les secteurs de la marine sont à l'agonie. Cependant, pour trouver des solutions durables à cette situation alarmante, la Plateforme des organisations syndicales du secteur de la pêche, de la marine marchande et de l’offshore (pétrole et gaz) du Sénégal a publié, hier, un mémorandum comportant 10  revendications en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de ce secteur. Il sera déposé sur la table des nouvelles autorités.  

"Tous les secteurs de la marine sont à l'agonie. Ils sont presque morts et pourtant, il y a des pistes de solution, mais on ne peut les trouver qu'à travers les organisations représentant des travailleurs en mettant en avant le marin",  a déclaré le secrétaire général du syndicat, Yéro Kane.

En effet, a-t-il déploré, "on nous met tout le temps devant le fait accompli, aussi bien sur les accords de pêche, sur les délivrances des licences et sur tout ce qui gangrène autour de la pêche, de l'économie maritime". Ainsi,  ces travailleurs réclament "un audit de la flotte" et la construction de la "Maison du marin", avant d'informer que, jusqu'à ce jour, le Sénégal n'a pas de flotte marchande.

Selon M. Kane, "cet audit de la flotte est impératif, si on veut trouver des solutions aux nombreux problèmes de ce secteur". À en croire les syndicalistes,  80 % des entreprises maritimes exerçant des activités au Sénégal ne sont pas à jour en matière de cotisations sociales. Par la même occasion, par la voix de son porte-parole du jour, le syndicat a regretté qu’à la différence des autres pays comme la Mauritanie, le Sénégal observe un seul mois de repos biologique. "On fait tout au Sénégal sauf un repos biologique. Notre pays observe un mois de repos biologique, tandis que les autres pays ayant une façade maritime comme la Mauritanie, observent quatre mois. Un mois c'est très insuffisant. On nous parle souvent de rareté de produits halieutiques. Mais comment pouvez-vous expliquer que la Mauritanie ait du poisson, de même que la Guinée et que le Sénégal,  situé entre ces deux pays, n'en a pas ?", s'interroge-t-il.

Quand on fait un repos biologique, a ajouté Yéro Kane, il faut faire, par la suite, une évaluation. "On n'a jamais évalué. On observe un repos biologique et après on ne trouve rien en mer. À quoi sert donc ce repos biologique ? Absolument rien", a fulminé le syndicaliste.

Dans le même sillage, les acteurs de cette plateforme ont réclamé le règlement des conflits entre employeurs et employés du secteur maritime. En effet, ils ont jugé inacceptable que le secteur de la pêche, avec ses milliers de travailleurs, soit contrôlé seulement par deux inspecteurs des pêches. Selon M. Kane, le secteur ne peut se développer que lorsque les droits du travailleur maritime sont défendus.

À cet effet, ils ont réclamé une gestion inclusive et participative du secteur de la pêche, de la marine marchande et de l’offshore. Dans la même veine, les membres de la plateforme syndicale soutiennent avoir déposé un préavis de grève et comptent procéder à une suspension de leurs activités en guise de protestation contre les manquements relevés dans leur secteur d’activité. "Si les négociations avec les employeurs ne sont pas fructueuses, nous mettrons à exécution notre préavis de grève", a prévenu un des membres du syndicat, Cheikh Tidiane Ndiaye.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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