SES OUVRAGES REPRODUITS ILLÉGALEMENT PAR SON ANCIEN COLLABORATEUR
L’auteur du manuscrit “Adminaa’’ saisit Dame justice
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Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné, hier, El Hadj Babou Sakho à six mois de prison avec sursis. Attrait à la barre par l’instituteur à la retraite Aly Dieng, il est reconnu coupable du délit de violation du droit de reproduction. En sus de cette peine, il est contraint d’allouer la somme de 5 millions de francs CFA au plaignant, en guise de dommages et intérêts.
El Hadj Babou Sakho a été appelé, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Commerçant de son état, il est poursuivi pour violation du droit de reproduction. Il est attrait à la barre par Aly Dieng, un instituteur à la retraite. Ce dernier faisant partie des individus dont la nature a doté de l’esprit de créativité, a édité un manuscrit intitulé ‘’Adminaa’’, pour les élèves en classe de CM2. Pour faciliter la commercialisation de ce bouquin, Aly Dieng signe un protocole d’accord avec El Hadj Babou Sakho, le 6 novembre 2015. Au bout de quelque temps de collaboration, le plaignant estime que ce protocole n’est plus de vigueur.
En effet, dit-il, suite à un litige qui opposait les deux parties, le contrat a été rompu. La partie civile renseigne que le juge du tribunal correctionnel lui avait donné raison, en reconnaissant le comparant du délit d’abus de confiance. Il avait écopé d’une peine de trois mois assortis du sursis et devait lui allouer 5 millions de francs CFA, en guise de réparation du préjudice causé.
‘’Malgré cette condamnation, Sakho continue d'imprimer et de vendre mon ouvrage ‘Adminaa’’ CM2 2018 sans mon consentement. Il était même prévu dans l'accord qu'il ne pouvait pas imprimer un seul ouvrage sans mon autorisation expresse, tel que stipuler à l'article 1. Pis encore, il a donné une autorisation de reproduction de mon livre à Mme Adja Awa Bathily sans pour autant m'avertir. En sus, il imprime non seulement le livre qui était prévu dans le protocole d'accord, mais aussi les nouvelles éditions du livre. Il fait actuellement de la concurrence déloyale’’, affirme Aly Dieng.
Très en colère contre le prévenu, ce dernier ne souhaite qu’une chose : être rétablie dans ses droits. A l’en croire, avec sa maigre pension, la banque lui coupe 60 mille francs CFA chaque mois.
Poursuivi pour violation de droit de reproduction, le prévenu El Hadj Babou Sakho conteste les faits. Même s’il reconnaît avoir reproduit 2 000 exemplaires appartenant au requérant, il précise qu’il n’a jamais reçu une notification sur la fin du protocole qui les liait.
‘’Comme pour la première édition, on avait un protocole, j’ai cru que je pouvais en faire de même pour la seconde édition. En 2018, j’ai reproduit 2 000 livres. Je vends les livres à 1 200 F CFA’’.
Estimant que le prévenu s’est enrichi grâce à l’œuvre intellectuelle de son client et de façon déloyale, l’avocat de la défense a sollicité la somme de 15 millions de francs CFA pour dédommagement. Quant au représentant du ministère public, il a requis six mois d’emprisonnement ferme contre El Hadj Babou Sakho. Selon le maître des poursuites, le prévenu est un récidiviste qui n’a pas tiré les enseignements de sa première condamnation.
Ce que la défense a contesté en précisant que les deux affaires ne sont pas identiques. Elle a ainsi demandé au tribunal de ne pas suivre le réquisitoire du parquet.
Finalement, son client a été reconnu coupable. Condamné à six mois de prison assortis du sursis, il doit allouer la somme de 5 millions de francs CFA à Aly Dieng, en guise de dédommagement.
MAGUETTE NDAO
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