Publié le 26 Dec 2012 - 16:20
SORCELLERIE AU GABON

Le Sénat lève l'immunité d'un sénateur accusé de crime rituel

Le Palais Omar Bongo, siège du Sénat, à Libreville

 

 

Grande première : le Sénat gabonais a levé, lundi 24 décembre au soir, l’immunité parlementaire de l’un des siens, mis en cause dans un crime rituel. Gabriel Eyeghe Ekomie, sénateur de Kango (dans l’Estuaire, à l’est de Libreville), pourra ainsi comparaitre devant la justice, qui réclame son audition dans l’enquête sur l’assassinat d’une jeune fille de 12 ans.

 

Les crimes rituels sont fréquents au Gabon mais aucune personnalité politique de premier rang n’avait encore été poursuivie en justice. Depuis quelques mois, les autorités commencent à s’émouvoir de ces pratiques qui transgressent parfois allègrement les lois. Le vote du Sénat s’inscrit dans cette volonté affichée de lutter contre l’impunité.

 

« Nous avons pris cette décision pour permettre à notre collègue d'être entendu devant la barre et de laver son honneur s'il est innocent », a indiqué Rose Francine Rogombé, la présidente du Sénat, lors d’une conférence de presse après le vote intervenu tard dans la soirée du 24 décembre.

 

Le débat parmi les représentants du peuple gabonais a duré plus de sept mois. Un certain nombre d’entre eux ne souhaitaient pas voir l’immunité d’Eyeghe Ekomie levée, par crainte de créer un précédent. Mais Ida Reteno Assounoué, la ministre de Justice à la tête de la lutte contre les crimes rituels, a finalement obtenu gain de cause.

 

La sorcellerie, une pratique très répandue

 

Au Gabon, comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, le recours à la sorcellerie est fréquent dans toutes les couches de la population. Et les hommes politiques ne sont pas les derniers à y faire appel. Les « protections » fournies par les marabouts sont souvent inoffensives, mais les intentions criminelles entachent encore largement ces cérémonies occultes.

 

Gabriel Eyeghe Ekomie, lui, est accusé par un détenu condamné à perpétuité, Aristide Pambou Moussounda, d’être le commanditaire de l’assassinat de la petite Beverly Bilemba Mouanguela, survenu en février 2009. Celui qui a été reconnu coupable du meurtre a prétendu, en mai 2012, devant la Cour criminelle spéciale de Libreville que l’homme politique lui aurait promis 20 millions de F CFA s’il lui apportait les organes génitaux d’une jeune fille.

 

 

J.A

 

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