Publié le 4 Dec 2015 - 19:56
SORTIE AU VITRIOL CONTRE LES MAGISTRATS

Me Sidiki Kaba tacle Me Adama Guèye

 

La crise entre le Bâtonnat et l’Union des magistrats sénégalais (UMS) a occupé hier une partie des débats à l’Assemblée nationale, lors du vote du projet de budget du projet du ministre de la justice.

 

Même si la guéguerre entre l’Union des magistrats sénégalais (UMS) et le Bâtonnat, suite aux accusations de corruption portées sur la magistrature par l’ancien Bâtonnier Me Mame Adama Guèye, semble s’estomper, elle a fait débat hier, à l’Assemblée nationale. Plusieurs députés ont interpellé le ministre de la justice sur la situation, tout en exprimant leurs craintes quant aux conséquences d’une crise entre avocats et magistrats. Suite aux accusations de l’ancien Bâtonnier, l’UMS avait porté plainte contre l’avocat. Ce qui avait courroucé le Bâtonnat au point de déclarer la guerre aux magistrats. C’est pourquoi hier, les parlementaires ont appelé à la retenue de chacune des parties. ‘’Il faut retrouver la sérénité car il n’est pas bon que les querelles soient étalées sur la place publique. Les tiraillements entre avocats et juges vont faire craindre les investisseurs’’, a soutenu le député et Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop.

Son collègue Demba Diop dit Diop Sy a abondé dans le même sens. ‘’Il y a un problème lorsque avocats et juges se querellent à travers la presse. Il faut les appeler à la retenue car cela risque d’installer une guéguerre et ce sera au détriment des justiciables’’, a lancé le parlementaire à l’endroit du ministre de la justice. Qui dans ses réponses, n’a pas voulu trop dramatiser, en laissant entendre que ‘’les avocats et les magistrats sont les mamelles de la justice et ils ne se situent pas en dehors de la société, car les lois qui sont votées leurs sont applicables’’.

Toutefois, Me Sidiki Kaba n’a pas hésité à demander à son confrère d’apporter les preuves de ses allégations, tout en le condamnant. ‘’Quand on affirme une chose, on la démontre. On la précise et on le prouve. On ne déshonore pas par la parole’’, a fulminé le ministre de la justice et d’ajouter sur un ton beaucoup plus conciliant : ‘’Nous essayerons d’avancer pour trouver une  solution, car notre maison est une maison qui a besoin de sérénité.’’

Le ministre de la justice a été également interpellé sur d’autres questions comme la peine de mort. Me Sidiki Kaba ne semble pas favorable à son retour, puisqu’elle est loin d’être une solution face à la criminalité. ‘’Il ne vous appartient pas à vous députés, d’ôter la vie humaine’’, a lancé le ministre, interpellé par le député Imam Mbaye Niang qui s’interrogeait sur l’inefficacité des peines infligées aux criminels. 

FATOU SY

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