Les organisations de la société civile se prononcent
Les organisations de la société ont pour la plupart d'entre eux salué la décision du Président de la République de supprimer le Sénat. Une décision qu'ils jugent salutaire au vu de la situation qui prévaut dans le pays.
Alioune Tine (Raddho, M23)
«Je ne peux me priver du plaisir d'applaudir»
«Nous approuvons cette décision sage, lucide et populaire du président de la République. Qu'on le veuille ou non, le Sénat était impopulaire. Cela prouve que le président a de la compensation et de l'empathie, autant de qualités pour se surpasser et créer des fois des contradictions avec son propre parti et ses propres alliés. C'est dans ce créneau-là qu'il faut se positionner pour être le Président de tous les Sénégalais, un Président ouvert et attentif aux préoccupations de son peuple. Personne n'aurait compris que dans la détresse profonde que vit le peuple sénégalais avec les inondations, on continue à parler du Sénat et des élections.
Le M23 en tant que structure citoyenne va d'ailleurs se réunir demain (NDLR : aujourd'hui) en secrétariat pour apprécier la décision du président de la République. D'ailleurs, à la conférence de presse tenue mardi, les propositions formulées par le M23 ont été en parfaite adéquation avec la décision du président de la République. On ne peut pas se priver du plaisir d'apprécier une telle décision.»
Ousmane Ndiaye (Jëf-Jël, M23)
«Après le Sénat, le poste de vice-présidence»
Nous sommes rassurés et satisfaits. Parce qu'en réalité pour nous, il est venu l'ère des présidents citoyens qui restent collés aux préoccupations des populations et qui sont disposés à sacrifier les intérêts de parti ou de coalition. Le discours a été clair, courageux et responsable.
Mais au-delà de la suppression du Sénat, nous, «Génération sentinelles pour la République», nous voulons des réformes institutionnelles qui prennent en compte les aspirations du peuple, que le président de la République soit un président à l'aise pour satisfaire les Sénégalais. Il faudrait donc penser à supprimer le poste de vice-présidence de la République qui surcharge une constitution elle-même surchargée par Abdoulaye Wade. D'où notre volonté de pousser à une nouvelle constitution pour qu'il y ait une rupture réelle sur le plan de l'ordonnancement institutionnel.
D'autre part, il faut penser à poursuivre ceux-là qui étaient là et qui ont pillé nos deniers publics. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors qu'il y a des Sénégalais qui ont pillé les ressources publiques, confisqué les libertés, tué des manifestants et qui, aujourd'hui, se créent une légitimité politique...
ASSANE MBAYE