Une banale querelle a failli virer au drame
La locataire D. Dieng et sa bailleresse B. Diouf auraient pu se tuer, si le voisinage n’était pas vite intervenu pour les séparer. Pour une histoire de 1 000 F CFA, elles se sont violemment battues. Les faits se sont déroulés à Ngoudiane. Étudiante en Licence 3 au Département de mathématiques appliquées, D. Dieng a loué une chambre à 30 000 F CFA dans le domicile de S. Faye. Elle paie correctement son loyer depuis quatre ans et les deux avaient une belle cohabitation jusqu’au jour où la locataire a refusé de payer la somme de 1 000 F CFA pour la facture eau.
Ce jour-là, la bailleresse a réclamé ce montant à D. Dieng qui a répondu avoir déjà payé. Ce que S. Diouf n’a pas pu concevoir. Elle a continué à lui réclamer les 1 000 F CFA jusqu’à ce que cela aboutisse à une dispute. Lors de l’altercation, la bailleresse aurait injurié D. Dieng qui lui a rendu ses insultes. Une bagarre a éclaté. La bailleresse a fait appel à sa fille B. Diouf qui, en prenant la défense de sa mère, s’est ruée sur la locataire. Elles se sont farouchement battues, avant que les voisins n’interviennent pour les séparer.
Toutes deux blessées, la locataire D. Dieng et la fille de la bailleresse ont été conduites à l’hôpital. Munies d’un certificat médical, toutes les deux sont allées saisir la gendarmerie d’une plainte pour coups et blessures volontaires.
Jugées par le tribunal départemental de Thiès, les deux femmes ont comparu à la fois comme prévenue et partie civile. Devant la barre, elles ont toutes reconnu s’être battues, mais chacune accuse l’autre d’être à l’origine de la bagarre.
‘’J’ai fait quatre ans dans cette maison comme locataire. Je n’avais jamais eu un problème avec qui que ce soit. B. Diouf était mon amie, on partageait beaucoup de choses. Mais quand elle m’a entendue me disputer avec sa mère, elle m’a attaquée sans chercher à comprendre. Elle m’a blessée et détruit mes lunettes de myopie qui coûtent 230 000 F CFA‘’, a déclaré D. Dieng avant de réclamer la somme de 600 000 F CFA en guise de dommages et intérêts.
Quant à B. Diouf, elle a déclaré que c’est la locataire qui a injurié sa mère, quand celle-ci lui a demandé la somme de 1 000 F CFA pour la facture d’eau. Se sentant victime, elle a de même réclamé la somme de 650 000 F CFA pour dommages et intérêts.
Jugeant les faits constants à l’égard des deux parties, le procureur de la République a requis l’application de la loi. Le juge les a toutes deux déclarées coupables de coups et blessures volontaires et les a condamnées à payer chacune une amende de 20 000 F CFA et la somme de 300 000 F CFA comme dommages et intérêts.
NDEYE DIALLO (THIÈS)
