Un Marocain arrêté à la Médina avec 17 kg de haschisch
Après trois ans de détention, Ismaël Al Hamouri n’espère qu’une chose : retrouver ses proches. Commerçant marocain établi au Sénégal, il est jugé pour trafic international de drogue. Alors qu’il réceptionnait une commande de marchandises à la Médina, il est arrêté. Dans son colis, la brigade de stupéfiants a retrouvé plus de 17 kg de haschisch. Al Hamouri a toujours contesté les faits.
Recouvrer la liberté, c’est le souhait le plus ardent d’Ismael Al Hamouri. Ce Marocain établi au Sénégal depuis quelques années est écroué depuis 2020 pour trafic international de drogue et association de malfaiteurs. Son affaire évoquée à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar, il a contesté toute implication dans cette affaire qui a paralysé toutes ses affaires.
Selon l’économie des faits, le 8 juillet 2020, la brigade des stupéfiants a été informée de la provenance du Maroc d’un camion qui contenait un colis de drogue. La marchandise devait être débarquée à la Médina. Ismael Al Hamouri, Ousniyou et Zeynab étaient sur place pour réceptionner le colis. C’est ainsi qu’ils ont été interpellés. Il ressort de la procédure qu’il y avait 17,5 kg de haschisch dans le colis. Entendu par les enquêteurs, Al Hamouri a soutenu qu'il avait fait une commande de produits alimentaires auprès de Yousseph Ben Sallah établi au Maroc. À l’en croire, celui-ci lui a indiqué le code du colis. De plus, la drogue était soigneusement cachée dans des boîtes de conserve, selon l'enquête. Mais Al Hamouri a dit qu’il ignorait que le colis contenait du haschisch. Il a soutenu que ses acolytes, Zeneb et Ousniyou, étaient sur place, à sa demande. Cette dernière, entendue, a soutenu qu’Al Hamouri lui avait demandé de l'accompagner à la Médina pour les besoins de son inscription à l'université (...). Inculpés, ils ont tous réfuté les faits à l'enquête. Des dénégations réitérées à l’instruction.
Si Zeynab et Ousniyou ont pu obtenir une liberté provisoire avant de quitter en catimini le pays, Al Hamouri n’a pas eu cette chance. Venu comparaître seul, il a une nouvelle fois nié les faits. Ce commerçant qui tient un fast-food à la Gueule-Tapée a déclaré : ’’Je fais des pizzas et des tacos. Concernant les denrées que j'utilisais, il y avait du fromage et d'autres produits alimentaires, à savoir de l'huile d'olive, des pâtes, des pots de maïs, des boîtes de conserve. Je vendais aussi ces produits en gros. J’ai commandé quatre cartons de denrées alimentaires et quatre cartons de boîtes de conserve. Auparavant, je travaillais avec un fournisseur de nationalité tunisienne. C'est après que Zeynab m'a mis en rapport avec Youssef en 2020 et qui est devenu mon fournisseur. J’ai connu Youssef en 2016, mais il n'était qu'un client à l'époque. C'était la seule fois que je lui commandais des boîtes de conserve.’’
Et, a-t-il ajouté, ‘’j’ai commandé auprès de Youssef via un intermédiaire, du maïs, du corn-beef. C'est le fournisseur qui a choisi son transporteur. Après avoir commandé, le fournisseur a envoyé une vidéo du colis et le numéro du carton. J'ai été au lieu du rendez-vous pour le récupérer. J'ai été accompagnée de Zeynab. Et c'est cette dernière qui m'a aidé à récupérer la commande. C'est une fois sur les lieux que le convoyeur a appelé Zeynab pour lui expliquer les caractéristiques du colis. À cet effet, il lui avait signifié que la boîte était déchirée. Et il n'était pas conforme à ce que j'avais commandé. C'est avant que je ne le récupère que les gendarmes me sont tombés dessus’’, a-t-il poursuivi avant de souligner qu’il n’a jamais échangé avec Youssouph. D’après lui, ce dernier a traité avec Zeynab.
En outre, il ressort de la procédure que Youssouph, qui est mêlé à une affaire similaire au Sénégal, a pris la fuite. Il est d’ailleurs sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
Dans ses réquisitions, le maître des poursuites a relevé que le colis était au nom de Zeynab. En plus de cela, il a souligné que l’accusé n’a jamais traité avec le fournisseur. Ayant des doutes sur sa culpabilité, il s’en est rapporté à la sagesse du tribunal.
Les avocats de la défense ont, de leur côté, sollicité le renvoi des fins de la poursuite de leur client. Selon eux, il n’y a aucun doute sur son innocence. Ils en ont profité pour introduire une demande de mise en liberté provisoire qui a été rejetée par la chambre.
Toutefois, la décision sera rendue le 20 décembre prochain.
MAGUETTE NDAO