UN PAS DE GEANT DU SENEGAL VERS LA SOUVERAINETE ECONOMIQUE
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Si le président Macky Sall est un ingénieur dont l’expertise et sa gouvernance dans le secteur de l’énergie ont permis la production de gaz et de pétrole pour la première fois au Sénégal , les présidents Senghor et Mamadou Dia en furent tout aussi bien les visionnaires et précurseurs. La construction dès 1961 d’une industrie pétrochimique à vocation sous régionale au Sénégal (SAR), en amont de la production de pétrole et de gaz soixante-quatre années plus tard, est la parfaite illustration de la gouvernance économique viable de visionnaires qui ont su anticiper, car, gouverner c’est prévoir ; c’est aussi, la parfaite illustration de la gouvernance économique pertinente du président Macky Sall qui a eu l’intelligence et la volonté politique de capitaliser la vision des présidents Senghor et Mamadou Dia en procédant à l’opérationnalisation de la production de gaz et de pétrole au Sénégal et sa transformation industrielle locale. La transformation industrielle d’une partie de la production de pétrole de la plateforme de Sangomar, est la concrétisation même de l’indépendance énergétique du Sénégal acquise ici et maintenant. L’indépendance énergétique est fondamentale dans le souverainisme économique et la compétitivité. En effet, Ce samedi 8 février 2025, le « ALMI ODYSSEY » a largué ses amarres dans la baie de Mbao, constituant la toute première cargaison de pétrole brut issue du champ Pétrolier de Sangomar à destination de la SAR .Cette réussite historique est l’avancée majeure la plus importante dans la stratégie globale de souveraineté économique du Sénégal, pour un impact significatif sur l’économie sénégalaise . On le dit souvent, l’énergie est à la base de tout .A titre de comparaison, le Nigéria grand producteur de pétrole depuis Mathusalem, a attendu plusieurs décennies pour avoir son industrie de transformation locale qu’il vient de construire, contrairement au Sénégal qui a su anticiper, tout en relevant le fait qu’une partie du pétrole du Nigéria était traitée à la SAR. Il faut inclure à cette révolution énergique actuelle au Sénégal, deux autres révolutions tout aussi importantes dans la stratégie nationale de souveraineté économique au moyen de la nationalisation des terres par la loi sur le domaine national de 1964* et la construction dès 1982 des barrages hydro électriques de Manantali et anti sel Diama ,permettant non seulement la production d’une énergie blanche bon marché ,mais aussi, l’aménagement au Nord du Sénégal de plus de deux cents mille hectares de terres arables et cultivables en toute saison. Bien entendu, ces réalisations au plan énergétique et agricole, entrent dans le cadre de la stratégie nationale de souveraineté économique définie depuis nos années d’indépendance par une politique d’industrialisation par substitution aux importations. L’indépendance énergétique, l’indépendance agricole et l’indépendance numérique à l’heure de l’intelligence artificielle, sont les trois mamelles de l’indépendance économique d’une nation. Si l’on pourrait affirmer indubitablement que nous venons d’acquérir de nos jours notre indépendance énergétique avec la production de gaz et de pétrole et leur transformation industrielle locale, nous pouvons tout aussi autant dire que les jalons pour une souveraineté agricole sont posés à partir du moment où il y a eu l’érection de barrages tant au Nord qu’au Sud du Sénégal pour la maitrise de l’eau et l’aménagement potentiel de terre arable afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
La souveraineté économique désigne la capacité d’un pays à contrôler la production et la gestion de besoins essentiels, en ne dépendant pas du reste du monde. Mais, la souveraineté ne signifie pas pour autant l’autarcie ou le protectionnisme dans un monde mondialisé. On peut ainsi parler de souveraineté alimentaire, énergétique ou encore numérique et communicationnelle s’agissant de la protection des données dont le Sénégal vient de faire une avancée majeure avec la mise en orbite de son premier satellite géostationnaire. La question de la souveraineté économique ne se pose qu’à partir du moment où s’affirme de manière structurelle une autonomie croissante des pouvoirs économiques dans un pays.
la construction de l’industrie pétrochimique de la SAR, la nationalisation des terres du Sénégal par la loi sur le domaine national, la construction des barrages de Diama et Manantali, la production toute récente de gaz et de pétrole et sa transformation industrielle locale, la mise en orbite du premier satellite géostationnaire du Sénégal, sont des actes révolutionnaires authentiques posés par les précédents régimes vers la souveraineté économique réelle du Sénégal, hormis le régime du président d’Abdoulaye Wade qui mettait plus l’accent sur les infrastructures ,somme toute, importantes . Nous pouvons dire qu’à partir de ce moment, les perspectives économiques du Sénégal sont bonnes, si bien qu’il serait anachronique et contreproductif d’être alarmiste sur le développement économique de notre pays (ici, ne pas confondre ‘’tension conjoncturelle de trésorerie’’ qui peut être réglée par divers mécanismes internes et externes d’ingénierie financière et transformation structurelle de l’économie qui est une problématique de longue période).
*NB : Loi N° 64-46 du 7 Juin 1964 relative au domaine national ‘’l’Etat détient les terres du domine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelles conformément aux plans de développement et aux programmes d’aménagement’’
Kadialy Gassama, Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque