Publié le 23 Jan 2016 - 01:34
TRANSPORT EN COMMUN

Une baisse sur le prix du transport en étude

 

Le prix du tarif du transport pourrait connaître une baisse. Suite à la baisse du prix du carburant depuis le 16 janvier 2016, une éventuelle répercussion de cette réduction sur le ticket du transport en commun est en étude, a informé hier, devant les députés, le ministre Aly Ngouille Ndiaye.

 

Le 16 janvier dernier, le prix du carburant a connu une nouvelle baisse après celle observée en décembre 2014. Les députés de la majorité ne pouvaient rater le passage, hier, du gouvernement devant l’Assemblée nationale, pour magnifier cette action du pouvoir. C’est le député Ibrahima Baba Sall qui loue cette baisse de 50 F sur le gasoil et de 40 F sur le super. Mais, il doute que cette réduction ne soit profitable qu’aux seuls transporteurs. Ainsi, il a demandé au gouvernement si les prix du tarif des transports pourraient suivre cette tendance baissière.

Le député Mamadou Diop Decroix, même s’il n’était pas de la liste des orateurs, n’a pas manqué de crier, du haut de sa tribune, que l’essence coûte moins cher à Bamako et dans les autres pays de la sous-région qu’au Sénégal. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Aly Ngouille, qui a assuré l’intérim du ministre de l’Énergie qui est hors du territoire national, a soutenu que les ministères du Commerce, de l’Énergie, des Transports ont déjà donné des ‘’instructions’’ pour étudier une éventuelle répercussion de cette baisse sur le ticket du transport en commun’’. Une nouvelle qui d’ailleurs, si elle est exécutée, sera bien accueillie du côté des usagers qui, depuis l’annonce de la baisse du prix sur le carburant, ont commencé à réclamer une diminution du tarif du transport.

Après un premier rabais du prix du carburant en 2012,  un autre est intervenu en 2014. Celui de janvier 2016 est donc la troisième réduction en l’espace de 5 ans. De même, une autre baisse n’est pas à exclure, renseigne Aly Ngouille Ndiaye. Si la tendance favorable actuelle se poursuit, dit-il, ‘’le gouvernement évaluera les opportunités de procéder à une autre baisse’’. ‘’Le gouvernement veille à ce que chacun y trouve son compte pour la viabilité et la pérennisation du secteur tout en garantissant aux consommateurs un prix soutenable. Il est important de noter que cette situation favorable doit être mise à profit par l’Etat pour rattraper plus de 30 années d’absence d’investissements dans le secteur de l’énergie. C’est tout le sens de la précaution adoptée dans la redistribution du profit tiré de la baisse des prix’’, explique le maire de Linguère.

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FINANCES PUBLIQUES

11 milliards de renonciation fiscale

La question des remises gracieuses était au devant de l’actualité depuis la sortie du Syndicat des agents des impôts et domaines (Said) dirigé par Élimane Pouye. Le SAID estime que de telles pratiques ont fait perdre à l’économie nationale 50 milliards de F CFA en 2015. Élimane Pouye définissait la remise gracieuse par ‘’le fait d’accorder la grâce fiscale à celui qui se rend coupable de fraude fiscale et qui, normalement devrait être redressé par l’administration’’. Le gouvernement était donc attendu pour apporter une réponse à ces accusations. Et c’est la parlementaire Awa Guèye qui a soulevé cette question, pour demander des éclaircissements au ministre de l’Economie et des Finances. Amadou Ba s’est attelé à l’exercice.

Devant la représentation parlementaire, le ministre des Finances nie l’existence d’un tel chiffre. D’après lui, le niveau de renonciation fiscale, pour l’année 2016, est de 11 milliards de F CFA. Un chiffre qui, poursuit-il, est justifié dans un rapport qu’il a reçu hier de ses services. Et dans cette somme, ajoute-t-il, 4 milliards concernent une industrie chimique. La renonciation, explique le ministre, est ‘’une procédure encadrée et autorisée par la loi’’. ‘’Derrière ce débat, il y a plusieurs choses qu’il faut comprendre : faut-il laisser l’ensemble des prérogatives, le droit de vie ou de mort, entre les mains de certains fonctionnaires ? Le débat se pose en ces termes’’, se défend Amadou Ba tout en précisant  que la somme concerne l’ensemble des entreprises et que ‘’tous les dossiers sont étudiés de bas en haut’’.

D’autres questions comme la campagne de commercialisation arachidière, la situation de Transrail ont été aussi soulevées par les députés. Sur le premier point cité, le ministre de l’Agriculture a apporté les précisions. Selon Pape Abdoulaye Seck, cette année, aucun bon impayé n’a été noté durant la campagne. Toutefois, le député Aliou Kébé qui a soulevé le débat déplore le non-fonctionnement des différents points de collecte. Cela, se justifie, d’après le ministre, par le fait  que dans ces endroits, c’est le prix plafond de 200 F, fixé par les autorités, qui y est pratiqué. Les agriculteurs, préférant la’’ rationalité économique’’, vont vendre leur production vers les autres points qui proposaient entre 230 et 250 F le kilogramme d’arachide. Hormis cela, rassure-t-il, aucun couac n’a été noté dans la campagne.

L’objectif de 25 000 tonnes de semences écrémées sera atteint. Il en est de même pour les 50 000 tonnes de semences certifiées, ajoute le ministre. Pour Transrail, Mansour Elimane Kane le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres informe que nous sommes dans la période de transition. Le député Abdou Mbow, par ailleurs porte-parole adjoint du parti au pouvoir, l’Apr, se veut plus clair sur le protocole d’accord qui a été signé entre le gouvernement et l’actionnaire suite à la grève des travailleurs de la boîte pour non-paiement de leurs salaires. Toutefois, Mansour Élimane Kane répond qu’il ne s’agit pas d’un protocole d’accord mais juste d’un procès-verbal (Pv) pour faire constater que l’entreprise était dans l’incapacité de payer les salaires. Ainsi, c’est le gouvernement qui a débloqué de l’argent pour payer les salaires du mois de décembre. Il en fera de même pour les 90 jours de la période de transition qui prend fin le 7 mars 2016.

En attendant, M. Kane informe que le gouvernement travaille sur la mise en place d’un programme d’investissement cohérent adossé aux objectifs du Plan Sénégal Émergent (Pse), mais aussi à trouver un partenaire stratégique qui pourrait remplacer Adven, la société de Abas Jaber.

PERSPECTIVES

2016, l’année de l’emploi

Le passage du gouvernement hier, à l’Assemblée nationale, a été mis à profit par le Premier ministre pour dégager les perspectives pour cette année. ‘’2016 sera placé sous le signe de l’emploi’’, a d’emblée attaqué le chef du gouvernement. Cela, dit-il, sera facilité par le démarrage effectif du parc industriel de Diamniadio qui permettra aux jeunes de trouver du travail.

Cette année, ajoute le Pm, verra beaucoup de projets du gouvernement entrer dans leur phase de maturité. Il s’agit, entre autres, du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), des filets sociaux avec les bourses de sécurité sociale. ‘’Le Sénégal est en mouvement et l’économie sénégalaise suit cette même dynamique, se targue M. Dionne. En 2016, ajoute-t-il, l’élevage va prendre son envol, des hôpitaux vont sortir de terre à Touba, à Kédougou. Elle sera aussi l’année de la confirmation du programme de Couverture maladie universelle (Cmu).

Tout cela ne sera possible, ajoute Mahammad Boun Abdallah Dionne, que grâce à la poursuite des réformes en cours. Des réformes qui, rappelle-t-il, ont permis au Sénégal d’être, pendant deux années successives, parmi les 10 meilleurs réformateurs au monde. L’objectif du gouvernement, d’après son chef, est d’éradiquer la pauvreté. Cela ne pourra se faire que grâce à des investissements solides.

Depuis le début de l’année 2016, différents syndicats ont déjà déposé des préavis de grève. Ce qui présage des remous dans les systèmes éducatif ou sanitaire, entre autres. Face à cette situation, Mahammad Boun Abdallah Dionne n’a pas manqué de lancer un appel à l’endroit de ces derniers. ‘’Il nous faut promouvoir un dialogue et un climat social apaisé’’, a-t-il laissé entendre dans sa conclusion.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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