‘’L’éclosion silencieuse’’ de Daouda Ndiaye en vedette
L’artiste plasticien Daouda Ndiaye est l’auteur d’une collection de 50 toiles et des installations au village des arts de Dakar.
Les cimaises du village des arts reçoivent du 4 au 25 du mois courant des tableaux de l’artiste sénégalais Daouda Ndiaye. ‘’ L’éclosion silencieuse’’ est le titre de cette exposition qui marque le retour du plasticien qui n’a pas exposé au Sénégal depuis 27 ans. Son absence s’explique par une quête d’expériences picturales. Daouda Ndiaye a voulu ressortir son talent et le faire découvrir au grand public. D’ailleurs, pour cette exposition, il a fait le pari de ne pas exposer ses anciennes œuvres. C’est pourquoi l’artiste a réalisé une cinquantaine de tableaux en moins de 5 mois. ‘’Toutes ces œuvres exposées ont été produites de juillet à maintenant. C’est une sorte d’économie. J’ai voulu faire un instantané à partir du moment où j’ai accepté d’exposer’’, explique-t-il. «Buzz» est l’œuvre de cette collection qui a le plus marqué le public présent. Cette création est une pièce unique qui compte treize regards sur des toiles de formes circulaires, des regards d’expression variée. Devant cette œuvre, l’artiste a posé un banc pour inviter les gens à s’asseoir et à écouter leur intérieur.
‘’Cette œuvre appelé buzz est une occasion pour moi de parler des préoccupations du pays mais aussi à convier les gens à percevoir leur inconscient. On ne peut pas rester indifférent devant autant de regards. On est gêné en se posant plein de questions. Ce qu’il faut retenir, c’est que cette œuvre ne laisse pas indifférent. Il y a des gens qui cherchent systématiquement l’attention, une vision en quelque sorte. On cherche à taper dans l’œil des autres. Souvent on entend des jeunes dire : ‘’J’ai fait le buzz.’’ Maintenant, ça c’est mon prétexte. Le reste, chacun y trouvera son explication’’, a soutenu le peintre.
A travers ses créations Daouda Ndiaye a diversifié les choix techniques, esthétiques ainsi que son travail sur les papiers photos et ses collages en papier. Pour ces tableaux, il peint sur le support classique qui est la toile, le plexiglas qui a les mêmes propriétés que le verre mais plus résistant. ‘’J’avais envie de travailler sur de grandes dimensions. Sur le support plexi, j’ai fait du sous-verre à la seule différence qu’ici, j’ai travaillé avec du goudron. Donc, c’est du monochrome pour arriver à exploiter les spécificités du verre qui est un outil transparent. Aussi, j’ai travaillé avec de la lumière. L’autre technique sur laquelle j’ai particulièrement insisté est réalisée avec du papier et avec lequel on peut arriver à plusieurs formes. C’est une façon pour moi de faire de l’art solidaire’’, affirme-t-il. Pour les couleurs, le peintre a choisi des couleurs plus ou moins aléatoires. ‘’J’exploite la couleur telle qu’elle me vient’’, dit-il.
AIDA KANE (STAGIAIRE)