Publié le 13 Jul 2023 - 14:38
VIOLATION DE LA CONSTITUTION ET DU RÈGLEMENT INTÉRIEUR DE L’ASSEMBLÉE

Les députés de YAW exigent la libération de Birame Soulèye Diop 

 

Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) fustige la détention de Birame Soulèye Diop. Arguant une violation de l'article 61 de la Constitution et le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, il exige la libération du député-maire.

 

Placé en garde à vue depuis près d'une semaine pour des propos tenus lors de la conférence de presse de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) le 4 juillet dernier, Birame Soulèye Diop a été placé sous mandat de dépôt, ce mardi, après son audition par le doyen des juges d'instruction.

Le groupe parlementaire YAW apporte son soutien à son président. Les collègues députés de Birame Souleymane Diop dénoncent une détention ''anticonstitutionnelle, arbitraire et abusive'' qui viole l’article 61 de la Constitution et le règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui assurent au député une immunité parlementaire. ''L'article 61 de la Constitution dispose notamment que le membre de l'Assemblée nationale ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf en cas de crime ou délit flagrant, comme prévu par l'alinéa précédent ou de condamnation pénale définitive. La poursuite d'un membre de l'Assemblée nationale ou sa détention du fait de cette poursuite est suspendue, si l'Assemblée le requiert", rapportent les députés de YAW fustigeant l'ouverture d'une information judiciaire sans l'autorisation de l'Assemblée nationale.

Ainsi, le groupe parlementaire exige la libération de Birame Soulèye Diop, soutenant que ce dernier, en tant que député-maire, présente les garanties de représentation. ''Le président Birame Soulèye Diop est un élu du peuple, reconnu pour ses grandes qualités morales et managériales, qui doit continuer à servir librement les Sénégalais à l'Assemblée nationale et dans sa commune. S'il doit se soumettre à la justice et à la loi, rien ne justifie, sinon des visées politiciennes et une volonté inavouée de troubler l'ordre parlementaire, sa détention'', ont martelé les députés de YAW.

Ils parlent de banalisation d'un traitement judiciaire ''discriminatoire à l'encontre des seuls opposants''. Pour eux, ça ne fait que rallonger la longue liste des arrestations et détentions arbitraires'' de députés de cette 14e législature de Yewwi Askan Wi (Massata Samb, Mamadou Niang, Guy Marius Sagna, Cheikh Thioro Mbacké, Alphonse Mané Sambou, Bakary Diédhiou, Samba Dang, Birame Soulèye Diop déjà le 31 mai 2023). Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi dénonce ''ces atteintes intolérables au suffrage universel, au droit de s'opposer et au statut du député qui est déshonoré et dépouillé de sa qualité de représentant du peuple''.

'‘Cet acharnement, cette intolérance abusive et cette sévérité excessive à l'égard des députés de Yewwi Akan Wi sont un signe ostentatoire de la volonté du régime de Macky Sall de poursuivre son objectif funeste et antidémocratique de réduire l'opposition à sa plus simple expression. Par ces manœuvres et combines, les faucons du régime tentent de favoriser la discorde et le tumulte au sein de l'Assemblée nationale pour ternir l'image de cette institution'', pestent les collègues de Birame Soulèye Diop.

''Ce deux poids, deux mesures dans l'exercice des poursuites, les placements en garde à vue et les détentions préventives font du Sénégal l'un des pays comptant le plus grand nombre de prisonniers d'opinion et de détenus politiques exclusivement de l'opposition. Notre pays est également en tête pour le record peu enviable du nombre de députés arrêtés pour des infractions liées à leurs opinions ou à leur participation à des manifestations pacifiques, poursuivent-ils.

Pour rappel, Birame Soulèye Diop est inculpé pour actes de nature à compromettre la paix publique et offense au chef de l'État.  Convoqué par la police et placé en garde à vue, il avait pourtant présenté publiquement ses excuses. ''Malgré cette amende honorable, le président Birame Soulèye Diop a subi l'intolérance et l'intransigeance d'une justice punitive et instrumentalisée. Prétextant un incident diplomatique imaginaire et un crime de lèse-majesté digne des monarchies de droit divin, son dossier a été artificiellement aggravé pour ouvrir une information judiciaire, alors que le flagrant délit était évident'', regrettent les députés de YAW.

BABACAR SY SEYE

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