Idrissa Seck parle de «massacre d'enfants»
L'actualité faisant le larron, l'ex Premier ministre s'est insurgé contre la violation des franchises universitaires par la police et a jugé inadmissible que l'on «massacre les enfants dans les campus...»
Le maire de Thiès, Idrissa Seck a présidé hier, au Cyber Campus de Thiès, l’assemblée générale du parti Rewmi, sous une forte mobilisation militante. L'occasion pour lui de disserter sur un sujet «grave» : la crise qui secoue l’université de Dakar. «Si l’éducation s’effondre au Sénégal, a-t-il lâché, je ne parle même pas d’émergence, mais on ne restera pas en surface.»
Puis il a insisté à l'endroit du chef de l'Etat et de son gouvernement : «Il faut qu’il (Macky Sall) se ressaisisse. Si l’éducation s’effondre au Sénégal, le principal moteur de notre développement futur est compromis. Il faut que cette question intéresse chaque Sénégalais et Sénégalaise. Il n’est pas admissible qu’on massacre les enfants dans les campus universitaires.»
Devant ses militants, Seck s'est voulu tranchant sur ce volet éducation et enseignement supérieur : «il ne faut pas que l’on considère cette affaire comme une question politicienne ou légère : c’est le cœur du développement de la nation qui est touché. Il est totalement inacceptable, en plus de l'incapacité (du gouvernement) à financer notre éducation, que les forces de l’ordre entrent dans les campus universitaires pour massacrer les enfants», s'est indigné Idrissa Seck.
L'ancien Premier ministre a ensuite rappelé que l’éducation est au cœur du développement de toutes les nations. «Dans chaque activité humaine, il y a une combinaison d’énergie et de savoir pour produire quelque chose. Ce bâtiment (NDLR : Cyber Campus) est l’œuvre d’un architecte qui s’est servi de savoir et de la force physique et intellectuelle.
Plus il y a de savoir dans un produit, plus ce produit est valeureux», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, le principal moteur de croissance dans le monde, c’est le savoir. D’ailleurs les sciences les plus développées au 21eme siècle sont les sciences de l’information qui ne nécessitent pas de plateforme industrielle complexe mais qui demandent des cerveaux brillants capables d’étudier des bactéries ou de développer des logiciels et des ordinateurs’’.
Autant de raisons qui justifient que ‘’nous prêtions une attention particulière à l’injection de ce savoir à nos enfants», a poursuivi le maire de Thiès. «Le Sénégal a une population dont plus de 65% ont moins de 35 ans, et plus de 52% ont moins de 25 ans. Donc notre chance, c’est le développement de l’éducation et du savoir’’.
A ce niveau, Idrissa Seck trouve incompréhensible que, dans notre pays, plus de 5 400 bacheliers ne soient pas orientés et que plus de 800 orientés n’aient pas la possibilité de s’inscrire. «Avant de songer à distribuer des bourses sociales, occupons-nous d'abord de cette élite qui a la capacité d’acquérir rapidement du savoir, d'entrer dans le monde de la production, d’élargir notre gamme de richesses et de permettre un prélèvement qui autorisera le financement des générations suivantes», a-t-il souligné.
NDEYE FATOU NIANG (THIES)