Le choix d'une coopération «concrète et substantielle»
Désormais solidement implantée dans notre pays, la Chine est tournée vers l'intensification du volume de ses échanges commerciaux avec le Sénégal en hausse de 20,8% sur la période d'août 2012 à août 2013. L'occasion se présente avec la visite du chef de sa diplomatie à Dakar, vendredi et samedi. Pour Pékin, l'heure pour le Sénégal et l'Afrique est à «une coopération concrète, substantielle, avec des résultats probants», a indiqué son ambassadeur au Sénégal, Xia Huang.
«Sincérité, résultats concrets, affinité et honnêteté.» L'ambassadeur de Chine au Sénégal s'est référé aux quatre piliers définis par le Président Xi Jinping pour caractériser la politique africaine de l'Empire du Milieu. En conférence de presse hier, en prélude à la visite du chef de la diplomatie chinoise au Sénégal, les vendredi 10 et samedi 11 janvier, Xia Huang s'est appuyé sur les réalisations de la coopération avec le Sénégal pour appeler au renforcement de l'axe Dakar-Pékin. Pour cela, il avait de la matière.
Entre janvier et août de l'année 2013, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s'est élevé à la somme de 315 milliards de francs Cfa environ (633 millions de dollars au taux de 500 francs Cfa le dollar). En comparaison avec la même période de l'année d'avant (2012), c'est une hausse de 20,8%. Avec une balance commerciale déficitaire pour Dakar qui n'arrive pas à tirer profit du «tarif douanier zéro» dont bénéficient 6 000 catégories de produits locaux.
315 milliards d'échanges sur les deux premiers trimestres 2013
Pour le diplomate chinois, ce dynamisme des échanges ne peut être dissocié de «l'essor fulgurant des relations sino-africaines». C'est ainsi que les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont atteint 198,4 milliards de dollars Us en 2012.
«Un chiffre 19 fois plus important que celui de l'an 2000», a précisé Xia Huang. Et comme pour montrer que cette coopération n'est pas à sens unique, l'ambassadeur chinois a indiqué que la balance commerciale est ici globalement excédentaire en faveur du continent africain.
Un regard à peu près identique est jeté sur les échanges entre Dakar et Pékin. Même si la nature ne l'a pas doté de ressources naturelles et minières comme le sont des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie où le Nigeria, «le Sénégal n'est pas pénalisé par sa coopération avec la Chine», a souligné Xia Huang.
La mise en service d'infrastructures comme le Grand Théâtre National, «haut-lieu de la culture du Sénégal» grâce à «un don de l'Etat chinois», l'Hôpital pédiatrique, le Centre antipaludique, le Projet pilote en énergie solaire, ainsi que la réhabilitation progressive des onze stades régionaux, traduisent la préoccupation chinoise visant à rechercher «le bien-être des populations locales et leur progrès social», a ajouté Xia.
En attendant l'entame de la la future Arène nationale de lutte, la Boucle de Dakar, «un projet de transmission et de distribution électrique (…) en cours d'exécution» et qui devrait apporter une réponse à la pénurie d'électricité dans la capitale, la Chine s'emploie à soutenir les secteurs de la santé et de l'agriculture grâce à la mobilisation permanente de «13 médecins et 13 ingénieurs agronomes».
C'est sous l'angle de l'intensification des échanges bilatéraux qu'est donc placée la visite du chef de la diplomatie chinoise au Sénégal, ultime étape d'une tournée africaine qui l'aura auparavant conduit en Éthiopie, à Djibouti et au Ghana. Selon Xia Huang, le volet politique est une dimension majeure des relations entre Pékin et l'Afrique. Ce qui explique que, depuis 1991, la tradition de la diplomatie chinoise est que le ministre des Affaires étrangères fasse du continent africain la première destination de l'année.
MOMAR DIENG