Les experts annoncent une accélération de la croissance en 2013
La situation économique des pays de la Zone franc a été passée au peigne fin, avant-hier et hier, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances des pays membres. Il ressort de ce conclave que les perspectives économiques sont bonnes pour 2013.
La réunion des ministres de la Zone franc s'est tenue hier à Dakar. Les débats ont tourné pour l'essentiel autour de la situation économique des pays membres des zones franc et euro. Malgré la crise qui sévit dans certains pays membres, les ministres ont relevé ''le niveau soutenu de l'activité économique en 2012''. ''La croissance a nettement rebondi dans l’Union monétaire économique ouest-africaine (UEMOA), passant de 0,8% en 2011 à 6% en 2012, sous l’effet de la forte reprise, en Côte d’Ivoire, des résultats du secteur minier et de la bonne récolte agricole'', ont-ils déclaré. Pour 2013, les perspectives sont bonnes, si on en croit les experts qui annoncent une accélération de la croissance dans l'ensemble des pays de la zone franc et la poursuite de la consolidation budgétaire des États membres.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye, présidant la cérémonie d'ouverture de la réunion, a proposé la création d'un fonds de stabilité financière. ''La crise financière mondiale montre l'importance à accorder aux dispositifs de prévention des risques de paiements sur le marché de la dette publique'', a-t-il justifié. Abdoul Mbaye a ensuite déploré que ''l'activité économique dans les pays de la zone franc reste encore insuffisamment financée et que les financements accordés ne vont pas toujours aux secteurs porteurs de croissance''. En donnant l'exemple de l'espace de l'UEMOA, M. Mbaye, ancien directeur général de banque, a révélé que ''la contribution du secteur bancaire au financement de l'économie n'atteint pas 20% actuellement, alors qu'il dépasse 34% au Nigeria, 77% au Maroc et 145% en Afrique du Sud''. L'autre souci, a pointé le Premier ministre, est que ''les crédits à l'économie vont, pour près de 70%, au secteur tertiaire, alors que le secteur primaire créateur de forte valeur ajoutée et d'emplois ne reçoit que moins de 10%'', sans compter ''le coût du crédit anormalement élevé''.
Le Sénégal a le plus souffert de la crise malienne
En marge de cette réunion, une conférence de presse a été co-animée par le ministre sénégalais de l'Économie et des Finances, Amadou Kane, son homologue français Pierre Moscovici, ainsi que les gouverneurs de la Banque de France, Christian Noyer, et de la BCEAO Tiémoko Meyliet Koné. Se prononçant sur l'importance de la coopération avec les pays de la zone franc, Pierre Moscovici a indiqué que ''l'Europe a besoin de la croissance de l'Afrique'', tout en notant que cette croissance n'est pas possible sans la paix et la stabilité. D'ailleurs, le gouverneur de la BCEAO est revenu sur l'impact de la guerre au Mali, en soulignant que c'est le Sénégal qui en a le plus souffert. La guerre a entraîné le gel de nombreux projets d'investissements au Mali et le Sénégal qui lui fournit de nombreux matériaux en a pâti.
Gaston COLY
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