Macky Sall déterre un projet de Wade
La commune de Touba Mosquée va disposer, enfin, de sa zone industrielle. Onze ans après la pose de la première pierre effectuée par l’ancien ministre d’État, ministre de l’Industrie Abdoulaye Baldé, les choses sérieuses vont démarrer après les délibérations des terrains affectés à ce site par les maires de Dalla Ngabou et de Touba Mosquée.
En 2005, le regretté khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, avait émis le vœu de doter la ville de Touba d’une zone industrielle. Six années après sa disparition, le président de la République d’alors, Maitre Abdoulaye Wade, avait instruit son gouvernement de l’époque de réaliser ce projet de zone industrielle. La pose de la première pierre avait été effectuée par Serigne Mountakha Mbacké, en compagnie de l’ancien ministre d’État, ministre des Mines, de l’Industrie et de l’Agro-industrie Abdoulaye Baldé.
Elle devait être bâtie sur un terrain de 300 ha, situé dans le périmètre de la ville de Touba, à l’entrée de Mbacké, sur l’axe Diourbel - Touba, avec une possibilité d’extension de 300 ha. Véritable instrument d’aménagement du territoire, la zone industrielle de Touba (Zit) permettra de promouvoir la vitalité économique et l’entrepreneuriat dans la localité, de réduire considérablement le chômage élevé lié au recul de l’activité agricole et de contribuer à l’exploitation optimale des potentialités, mais surtout à la valorisation des atouts de Touba, disait Abdoulaye Baldé. Cette zone industrielle privée devait nécessiter un investissement, évalué à près de 11 milliards de francs CFA.
Onze années après, ce projet est déterré. Le directeur général de l'Agence d'aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi), Momath Ba, lors du comité régional de développement (CRD) axé sur ce projet, confie : ‘’Nous avions fait une première mission de prospection, pour voir où en étions-nous sur le foncier. C’était avec le cadastre et l'administration, vu qu'il y avait des contraintes et des décisions à prendre et certaines éventualités à écarter. Nous étions aujourd'hui venus pour revoir d'abord les sites et ensuite voir aussi les filières qui devraient être celles de la prochaine plateforme industrielle.’’
La plateforme va abriter deux sites. L’un se trouve dans la comme de Touba Mosquée et l’autre dans la commune de Dalla Ngabou. La plateforme industrielle sera construite sur un espace de 100 ha et va coûter 60 milliards de francs CFA. Le financement serait déjà acquis et bouclé, d’après le directeur général de l’Aprosi. La plateforme industrielle de Touba va ‘’se spécialiser dans la transformation des produits agricoles, des cuirs et peaux, en même temps que la fabrication de matériaux de construction’’, renseigne M. Bâ. ‘’Dans le cadre de l’intercommunalité, des solutions sont aujourd'hui trouvées pour faire en sorte que des délibérations puissent être faites par lesdites communes et nous pourrions à ce moment commencer les travaux sur ce site-là qui est bien placé’’, ajoute-t-il.
Présidant la rencontre, l’adjointe au gouverneur chargée du développement, Marième Pouye Anne, a expliqué le sens de cette rencontre d'échanges et de partages sur le projet de parc industriel de Touba. ‘’On a pu échanger et recueillir les différentes préoccupations et à ce niveau, je pense que nous sommes fixés. Pour ce qui est de la plateforme, ce sera la commune de Dalla Ngabou et celle de Touba Mosquée qui vont délibérer respectivement parce que l'assiette est comprise entre les deux communes.
Donc, chacune va délibérer une contenance pour pourvoir la plateforme. Pour ce qui est du domaine industriel, il y avait quelques occupations qu'on avait trouvées là-bas, des occupations pour la plupart anarchiques, parce que les occupants n'avaient pas de papiers formels délivrés par l'administration qui pouvaient justifier leur occupation. Avec l'ensemble des services techniques, le cadastre notamment, nous savons que l'occupation est anarchique’’, a-t-elle fait savoir. ‘’Les populations concernées n'ont pas de titres formels, mais comme il y avait des industries qui étaient déjà installées et qui commençaient à développer leurs activités, on ne pouvait pas les délocaliser parce que ça fausserait la vocation du domaine industriel, mais on a décidé de les intégrer, de les laisser sur le site’’.
S’agissant du site devant accueillir la plateforme, l’adjointe au gouverneur chargée du développement rassure : ‘’Il n'y aura pas de problème à ce niveau, parce que les actions principales sont la médiation et la négociation. On ne voudrait pas déloger les gens par la force. On pourra trouver des canaux de médiation qui feront qu'ils pourront pacifiquement libérer les espaces et que l’Aprosi puisse entrer en possession de cette assiette foncière.’’
Boucar Aliou Diallo (Diourbel)