La mauritanie n'est pas prête, selon son président
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré samedi que son pays n'était "pas prêt" à s'engager dans une "guerre" au Mali, tout en se montrant méfiant envers d'éventuelles discussions avec Ansar Dine, l'un des groupes islamistes qui occupent le nord du Mali.
"Nous ne sommes pas prêts à nous engager dans une guerre", a déclaré M. Aziz au journal Le Monde daté de dimanche et paru samedi, jour prévu de son retour en Mauritanie après plus d'un mois de convalescence à Paris. Il avait été hospitalisé en France après avoir été blessé par balle près de Nouakchott, le 13 octobre "par erreur" par un officier de son armée.
"La population ne souhaite effectivement pas" une intervention militaire dans le nord du Mali sous l'égide de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDAO) dont la Mauritanie n'est pas membre, selon M. Aziz. "C'est pourquoi nous ne conseillons pas qu'il y ait une guerre ouverte avant d'épuiser tous les recours", ajoute le président d'un pays qui partage 2400 km de frontières avec le Mali. Selon lui, la guerre "pourrait fédérer toutes les forces au nord du Mali, et même toutes les populations contre ceux qu'(elles) pourraient considérer comme des envahisseurs".
Prudence envers les groupes islamistes
Le président mauritanien "recommande beaucoup de prudence" envers Ansar Eddine, l'un des groupes islamistes qui s'est déclaré favorable au "dialogue politique" avec Bamako: "Je ne pourrai pas être d'accord avec des groupes qui ont des accointances avec les terroristes, ni même croire en la fiabilité de ce qu'ils peuvent dire".
Le nord du Mali est occupé depuis avril par Ansar Eddine, mouvement essentiellement composé de Touaregs maliens, de jihadistes surtout étrangers d'Aqmi et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ansar Eddine a renoncé mi-novembre à imposer dans tout le Mali la charia (loi islamique) - que les islamistes armés appliquent avec une extrême rigueur -, sauf dans son fief du Kidal (nord-est).
JeuneAfrique