Un vaccin contre la maladie dès 2015 ?
Prévenir l'infection à VIH en empêchant l'activation des lymphocytes CD4. C'est l'espoir suscité par l'équipe de chercheurs dirigée par le Pr Jean-Marie Andrieu (Université Paris Descartes) et par Louis Wei Lu, directeur de recherches à l'IRD de Montpellier. Leurs travaux, menés jusqu'à maintenant sur le macaque, pourraient déboucher sur la mise au point d'un vaccin à usage humain.
Lorsqu'un macaque est infecté par le virus de l'immunodéficience simienne (VIS), l'équivalent du VIH chez l'homme, les lymphocytes CD4 constituent sa porte d'entrée dans l'organisme. Mais pour que le virus puisse ensuite se répliquer, il faut que ces cellules immunitaires « s'activent ». « On ne connait pas très bien le mécanisme qui déclenche cette activation. En revanche on sait que si ces cellules sont désactivées, le virus est bloqué », explique le Pr Jean-Marie Andrieu. Ses équipes ont ainsi montré l'efficacité d'un vaccin oral, administré à 16 macaques. Produit à base de VIS inactivé, il a provoqué la mise en action de lymphocytes jusque-là ignorés, les CD8 régulateurs non-cytotoxiques et les lymphocytes MHC-IB/E restreints.
Une protection contre la réplication du virus
Ces derniers ont « prévenu l'activation » des lymphocytes CD4 avant même l'infection par le virus. Résultat : le cycle réplicatif du VIS a été bloqué, et 15 des 16 macaques se sont trouvés protégés contre l'infection. « Nous sommes très émus d'avoir fait cette découverte au terme de 7 années de recherche », confie Jean-Marie Andrieu. Il souhaite à présent faire confirmer sa découverte sur les macaques par un laboratoire indépendant. « Le 15 mars, l'efficacité de ce vaccin sur les singes devrait être validée. » Ensuite des études cliniques chez l'homme pourraient débuter, « idéalement début 2014. » Selon le Pr Andrieu, « on peut tout à fait espérer le même résultat contre le VIH/SIDA. »
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