Publié le 9 Feb 2013 - 09:02
UCAD- FAC DES LETTRES

 La guerre des ''clans'' refait surface

 

La suspension de l’Amicale de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université publique de Dakar (Ucad) ne semble pas calmer l'ardeur des étudiants. Ils ont repris leurs querelles de positionnement par listes interposées, surtout en cette période d’accueil des nouveaux bacheliers. Et bonjour les pugilats.

 

Mbaye Sène, membre de la ''liste verte'' de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH) de l'Ucad, n'oubliera pas de sitôt la journée de lundi dernier. Il dit avoir été, avec ses amis de la liste verte, victime d'attaques par un autre groupe d’étudiants, membre de l’Amicale sortante de la fac. ''Lorsque nous nous sommes installés devant les guichets de la FLSH, des membres de l’Amicale sortante nous ont trouvés sur place pour nous déguerpir. Ils nous ont demandé de quitter les lieux alors que nous étions là-bas pour accueillir les nouveaux bacheliers, les aider à s’inscrire. Lorsque j’ai riposté, ils m’ont attaqué. Un gars est venu me donner un coup et on m’a gravement bastonné'', raconte Mbaye Sène, ordonnances et médicaments à l'appui.

 

A en croire toujours le jeune Sène, ils seraient une dizaine de gros bras à s’en prendre aux membres de la liste verte, composée de ‘’la fédération des clubs de tous les départements, club de sociologie, club d’allemand, etc. (…). Lorsqu’ils sont venus, ils nous ont fait savoir qu’il n’est pas de notre ressort de nous occuper de l’accueil des nouveaux bacheliers. Ils ont usé de leurs muscles pour nous déguerpir et prendre notre place. Même une nouvelle bachelière, qui était venue pour déposer son dossier, a été atteinte à la tête. Actuellement, je ne sais pas dans quel état de santé elle se trouve'', poursuit Mbaye Sène.

 

Les nouveaux bacheliers, un enjeu

 

En fait, l’accueil des nouveaux bacheliers constitue un enjeu de taille pour les différentes listes, en vue des élections des représentants des étudiants. Alors que l’Amicale de la Faculté des lettres a été suspendue, une deuxième fois depuis avril 2012, la mesure pourrait être levée et de nouvelles élections de représentativité organisées avant la fin de l’année. C’est pourquoi chaque liste veut être plus visible. ‘’Ils (membres de l’amicale suspendue, NDLR) veulent seulement semer la zizanie et intimider les autres. L’amicale a été suspendue à cause de la violence. Mais, cette violence continue encore et ce sont les mêmes personnes qui sont en train de nous dicter leur loi'', grogne M. Sène.

 

''C’est grave...''

 

Joint au téléphone par EnQuête, le président de l’Amicale sortante de la FLSH, Mohamed Lamine Seydi, rejette la paternité de cette violence. ''C’est extrêmement grave de dire que c’est l’amicale sortante de la faculté des lettres qui les a attaqués. Ils n’ont qu’à nous dire quel délégué de la faculté des lettres faisait partie du groupe qui les a attaqués. Il n’y en a pas !’’, a rétorqué Mohamed Lamine Seydi. Sa version des faits : ''Le groupe qui était parti pour leur demander au nom de quoi ils accueillaient les nouveaux bacheliers parce qu’ils avaient des badges au nom de la liste verte où c'est inscrit 'faculté des lettres', alors qu'elle n’est pas de l’amicale sortante. Ce sont ces jeunes qui leur ont proposé de créer une commission ou un comité ad hoc pour accueillir les nouveaux bacheliers. Sur ce, ils ont échangé des propos.'' ‘’Pourtant, poursuit M. Seydi, le mardi encore, ils sont revenus avec leurs t-shirts verts. S’ils ont été attaqués, ce n’est pas du fait de l’amicale sortante.''

 

Aliou Ngamby NDIAYE

 

 

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