Le magistrat Boubou Diouf Tall veut arriver à "zéro torture"
L’Observateur national des lieux de privation de liberté, Boubou Diouf Tall, a indiqué hier à Tambacounda qu’il a pour objectif d’arriver à "zéro torture sur l’ensemble du territoire national’’. Il a entamé, depuis lundi, une visite qu’il juge déjà ‘’fructueuse’’ dans la capitale orientale, où il a pris part hier à un CRD spécial sur l’Observateur qu’il incarne lui-même. La rencontre, organisée à la gouvernance, a enregistré la participation de représentants des forces de sécurités, d’élus locaux, de juges, des ONG de défense des droits de l’homme. Le parc national Niokolo Koba a aussi été représenté, ainsi que la zone militaire N° 4.
Pour Boubou Diouf, seul le manque de moyen explique les mauvaises conditions de détention. "Ce n’est pas une volonté politique, ni une volonté des acteurs, il n’y a pas une culture de la torture dans notre pays, on ne connaît pas ça’’, a-t-il soutenu. A cela, il a ajouté que la "surpopulation carcérale’’ est aussi "un des grands problèmes’’ auxquels sont confrontées les prisons du pays et qui fait que, quand on dépasse les effectifs prévus, il devient difficile de les nourrir et de les soigner correctement. Il a promis de travailler à une "meilleure amélioration des conditions de vie des personnes privées de liberté dans le respect de leur dignité humaine, en mettant l’accent sur les manquements constatés, en faisant les recommandations utiles aux administrations concernées’’.
Ce qu’il compte faire dans le rapport annuel envoyé au chef de l’État, où il lui fait le point de toutes ses constatations. "Le Sénégal est le premier à avoir mis en place un mécanisme sous la forme d’une autorité administrative indépendante’’, a-t-il signalé, relevant que l’institution a été dotée de "très bons locaux’’, de moyens de fonctionnement, "même s’ils ne sont pas à la mesure de ce qu’elle attend’’. "Mais, nous espérons que, dans le très court terme, nos moyens seront renforcés pour que nous puissions remplir correctement nos missions’’.
Le magistrat a justifié sa venue à Tambacounda par le souci de "vulgariser’’ l’institution qui lui a été confiée. ‘’Elle est récente. Elle a besoin d’être connue, donc je suis venu pour informer sur mon institution et les missions qui lui sont dévolues’’.
APS