Publié le 21 Jun 2013 - 20:30
SANTÉ BUCCO-DENTAIRE

Dakar écrase les autres régions

 

Avec un chirurgien-dentiste pour 13 000 habitants, Dakar est presque en phase avec les normes internationales. Mais ces chiffres cachent une grande disparité entre la capitale et les autres régions du Sénégal.

L'angoisse du rendez-vous chez le dentiste. Une réalité douloureuse vécue par une petite frange de la population qui fait un suivi régulier de sa santé bucco-dentaire. Toutefois, l'écrasante majorité des Sénégalais sont tellement mal en point, lorsqu'ils vont voir un dentiste, que c'est un soulagement pour eux de se faire charcuter. En effet, selon le professeur Abdoul Wakhab Kane, président de l'Association nationale des chirurgiens-dentistes du Sénégal, ''les services sont toujours pleins. Mais, la plupart du temps, ce sont des cas d'urgence''. Il se pose, dès lors, un problème de prévention pour lequel, le professeur interpelle le ministère en charge de la Santé et de l'Action sociale. Consciente du mal, l'Association des femmes chirurgiens-dentistes a pris à bras le corps le problème, à travers des séances foraines sur tout le territoire national.

Depuis 1967, année au cours de laquelle le Sénégal on a commencé à former des chirurgiens-dentistes, l'environnement de la santé bucco-dentaire s'est sensiblement amélioré. Toutefois, la capitale Dakar est largement mieux loti que l'intérieur du pays. ''Dans la région de Dakar, la commune a plus d'une vingtaine de services dentaires, ce qui fait que les normes sont proches de celles établies par les organisations internationales qui sont de 1 dentiste pour 6 000 à 10 000 habitants. À Dakar, on avoisine le ratio 1 dentiste pour 13 000 habitants'', révèle-t-il.

Toutefois, ce chiffre cache un grand déséquilibre, puisque sur tout l'ensemble du territoire, le ratio est de 1 chirurgien dentiste pour 30 000 habitants. Mais, comparé à la situation des années 60-70, où il était de un chirurgien dentiste pour 150 000 habitants, le Pr. Abdoul Wakhab Kane estime que des avancées significatives ont été faites. Notamment, grâce au ''dynamisme du secteur public''. Le professeur s'exprimait hier en marge de la cérémonie de lancement de la pâte dentifrice Oral-B Pro-Health. Un produit de la firme Procter and Gamble, une multinationale américaine spécialisée dans les biens de consommation courante (hygiène et produits de beauté). P&G commercialise déjà au Sénégal les batteries Duracell, les rasoirs Gillette, la patte dentifrice Fluocaril, entre autres.

En matière de santé bucco-dentaire, des améliorations sont possibles, affirme le professeur Kane. Par exemple dans la lutte contre ''le tourisme médical'', car ''des sénégalais vont en Europe, au Maroc pour se faire appareiller'', regrette le chirurgien. Pour pallier ce phénomène qui ''coûte extrêmement cher'', il renseigne que des chirurgiens sénégalais sont en train d'être formés à ces spécialités de pointe, telle que l'implantologie.

Gaston COLY

 

 

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