''Au Mondial, je veux marquer LeBron James''
Meneurs de l'équipe nationale de basket du Sénégal, Louis Adams s'est fait remarquer de par son jeu spectaculaire et sa vitesse d'exécution à l'Afrobasbet 2013 organisé du 20 au 31 août à Abidjan en Côte d'Ivoire. Au lendemain de la belle victoire du Sénégal contre la Côte d'Ivoire pour le compte de la troisième place qualificative au mondial 2014 en Espagne, Louis Adams a confié à EnQuête son parcours et ses rêves.
D'où vous vient la passion pour le basket ?
J'ai commencé à jouer au basket à l'âge de 4 ans. Mon père est un entraîneur de basket. Il s'appelle Alexandre Adams, il était entraîneur de la Jeanne d'Arc. Mais maintenant qu'il est à la retraite, il entraîne mon petit frère. J'ai rejoint la Jeanne d'Arc à l'âge de 4 ans, j'y ai fait le mini basket. Par la suite, je suis parti à Bopp parce que là-bas il y avait une bonne formation de mini-basket et de bons coachs. La chance que j'ai eue, c'est que j'ai été encadré par les meilleurs coachs au Sénégal. Et avant d'atteindre le niveau senior, je suis parti aux États-Unis.
Où évoluez-vous aux États-Unis ?
Je suis dans une université qui s'appelle South Caroline University (Université de la Caroline du Sud). Il me reste une année là-bas et je suis le capitaine. L'année passée, j'étais le co-capitaine.
Et comment se passe le championnat inter-universitaire aux États-Unis ?
Nous jouons avec les meilleures universités des États-Unis. Nous avons une conférence et chaque année nous jouons 16 à 18 matchs. Nous sommes 11 équipes dans cette conférence. Et c'est un championnat très relevé, où on apprend beaucoup de choses. Le championnat débute en novembre, le 3 exactement.
Quel est votre idole en basket ?
Rajon Rondo, le meneur de Boston. Je l'admire parce que c'est un bon leader. Il aide son équipe à s'améliorer. Même s'il ne marque pas de paniers, on sent sa présence dans l'équipe. Son apport est primordial pour ses coéquipiers.
Vous avez 23 ans et vous avez eu à faire l'équipe nationale U18 (moins de 18 ans) en 2008 ; vous avez atterri en équipe nationale senior plus tôt que beaucoup d'autres joueurs. Qu'est-ce que cela vous fait ?
Cela me fait très plaisir d'être dans l'équipe A en tant que jeune. Et cela me donne la force et le courage de progresser, de m'améliorer, de donner le meilleur de moi-même pour prouver que le coach n'a pas eu tort de me faire confiance à la place de centaines d'autres meneurs sénégalais.
Mais vous n'êtes pas titulaire...
Cela ne me fait rien. Nous sommes 12 au sein de cette équipe. Au Sénégal, il y a plus de 13 millions d'habitants et parmi tout ce beau monde, on n'a pris que 12 personnes pour représenter le pays. Donc, être sur le banc ou titulaire, cela m'importe peu. Je sais ce que j'ai à faire, c'est aider mon équipe et tout faire pour que mon pays joue les premiers rôles en matière de basket-ball.
Le coach Cheikh Sarr dit beaucoup de bien de vous. Par exemple, il dit que vous êtes le seul joueur de transition de l'équipe...
Tous les coachs avec lesquels j'ai travaillé me parlent toujours de ma vitesse. Ils veulent utiliser cette vitesse comme option. C'est une très bonne chose parce qu'aux États-Unis, on court beaucoup ; on ne se pose même pas de questions ; il faut courir et aller vite.
Vous êtes petit de taille comparé à la moyenne en général des basketteurs. Cela ne vous pose-t-il pas problème ?
Ce n'est pas la taille ou la force qui me pose des problèmes. L'essentielle pour moi, c'est ma vitesse. Ma vision est bonne et pose beaucoup de problèmes à mes adversaires. Les gens disent que quand on n'a pas de force, on ne peut pas jouer avec les grands, heureusement que j'ai des grands qui m'aident beaucoup dans les entraînements et tout, donc je ne suis pas trop inquiet pour cela.
Il se dit que vous en faites trop parfois, que vous aimez faire le spectacle avec le ballon, que vous êtes un joueur play ground. Que répondez-vous ?
Dans ce monde, on ne peut faire l'unanimité. Tout le monde parle, quoi que tu fasses. Certains aiment, d'autres non. Donc dans ma tête, je me dis que l'essentiel, c'est que je me fasse plaisir et pour me faire plaisir, je fais ce que je sens. La meilleure façon de bien jouer, c'est de se faire plaisir.
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué à cet Afrobasket ?
Le matin du match contre la Côte d'Ivoire. Nous nous sommes entraînés à 6 heures du matin ce jour-là, il n'y avait ni ballon ni lumière. Mais cela nous a encore plus motivé parce que cela nous a permis de nous concentrer. Nous avons répété le schéma tactique en silence, fortement concentrés et conscients de ce qui nous attendait. Mais le fait aussi que les grands de cet équipe, qui sont mes aînés, m'ont encouragé.
Le Sénégal qualifié en coupe du monde, un rêve qui devient réalité pour vous ?
Ah oui ! Ça, vous pouvez le dire. L'Espagne est un pays que je rêvais de visiter, et avec cette qualification, j'espère donc pouvoir y aller avec le Sénégal pour y faire quelque chose de grandiose. En plus, j'ai l'habitude de taquiner mes coéquipiers en Californie en leur disant que si le Sénégal se qualifie au Mondial, je voudrais qu'on affronte les États-Unis ; comme cela je vais marquer LeBron James (Nldr : un joueur de basket-ball américain évoluant dans le club du Heat de Miami depuis 2010. Il mesure 2,03 m et est considéré comme le meilleur joueur actuel en NBA). Il ne reste qu'à bien préparer cette coupe du monde, très tôt et dans de bonnes conditions.
Quel bilan personnel tirez-vous de cet Afrobasket ?
J'ai beaucoup appris dans cette compétition. La solidarité, l'esprit d'équipe, la concentration, les conseils de mes aînés. C'était positif à tous points de vue pour moi.