Sococim-industries avertit contre la saturation
La Sococim-industries ne veut pas d’une nouvelle cimenterie au Sénégal avec l’arrivée prochaine du nigérian Dangote sur le marché. Et son directeur général ne s'en cache point, s'en ouvrant à la presse lundi dernier au cours d'une cérémonie de don de moutons aux imams et oulémas de Rufisque-Bargny. Pour Youga Sow, «l’arrivée d’une troisième cimenterie aura des conséquences économiques et sociales sans précédent sur l’ensemble d'un secteur (...) déjà largement saturé (…) depuis plus de cinq ans maintenant.»
Cette situation est imputable à une surcapacité de production de ciment réalisée par Sococim et Ciments du Sahel qui, «après avoir satisfait la demande intérieure annuelle qui est de 2,5 millions de tonnes, peinent à trouver des débouchés à l’export pour l’équivalent de 4 millions de tonnes», explique le Dg de Sococim-industries. Un vrai «casse-tête chinois» davantage compliqué par le fait que «les pays voisins mettent de plus en plus en place des unités de production chez eux, nous fermant du coup l’accès à leurs marchés tant espérés».
Cette situation nouvelle, a ajouté Youga Sow, «chacun d’entre nous doit en être conscient car nous allons devoir y faire face, ce qui nécessitera des adaptations majeures». Ce qui, en langage moins codé, pourrait signifier perte d'emplois, reclassements, rogne sur les avantages sociaux, etc.
Pour sa part, Sococim-industries se déclare prête à affronter la nouvelle concurrence par la «poursuite de sa politique de modernisation qui lui permettra de rester un leader des cimenteries en Afrique de l’Ouest», mais aussi grâce à «l’adaptation de l’organisation interne à ce nouveau challenge, le renforcement des compétences et attributions des travailleurs, l’orientation plus ciblée des forces de ses forces de vente»...