Plus de 2000 candidats au Bac arabe
Devant la prépondérance du français, l’Arabe cherche à se faire une place dans le système éducatif sénégalais. Cela passe naturellement par la réussite du premier Baccalauréat arabe organisé dans notre pays.
C’est d’un pas pressé que le directeur de l’Office du Baccalauréat, Babou Diaham, traverse le rang des ''bien-pensants'' (journalistes) assis au premier rang de la salle d’atelier de l’Ucad II qui abrite le point de presse, hier, sur l’organisation du baccalauréat arabe. Sous son grand boubou jaune, il a du mal à se faufiler entre les fils qui pendent des trépieds qui supportent très mal les boîtes a images. ''Excusez-moi, pour mon retard'', s’exclame-t-il, d'entrée, avant de dresser en quinze minutes les tenants et aboutissants du premier examen du baccalauréat arabe au Sénégal qui se tiendra pendant une dizaine de jours à partir du lundi 21 octobre. Une ''première historique au Sénégal'', relève M. Diaham.
''Cette épreuve qui regroupe plus de 2000 candidats vise à répondre à une forte demande de justice et d’équité envers une bonne frange de la population qui suit l’enseignement de la langue arabe. Cette partie arabophone est victime de discrimination car souvent obligée de migrer vers les pays arabes pour passer leur baccalauréat'', explique l'officiel. Ceci, pour répondre à une injustice dénoncée par les structures comme l’Institut islamique, qui ont obtenu une reconnaissance de la part de l’État avec le décret présidentiel signé le 1er juillet 2013. Avec le discours souvent parasité par le bruit de ventilateurs un peu rouillés qui tentent d’enrayer la chaleur ambiante, le directeur de l'Office du Bac donne les modalités pratiques de l’épreuve de cette année.
''Les candidats aussi bien filles et garçons vont concourir dans différentes épreuves, dans les matières dominantes comme la langue et la littérature arabe, les études islamiques, l’histoire-géographie et la philosophie, en plus de matières non dominantes comme le français en LV1, l'anglais en LV2, mais aussi les mathématiques. Ceci, après la tenue des épreuves sportives qui ont déjà eu lieu du 10 au 12 octobre'', informe Babou Diakham, en essuyant son front perlé de sueur. Il ajoute que les candidats seront divisés en deux groupes : le premier va concourir pendant 4 jours et le reste pour le second groupe réparti dans différents centres à travers le pays.
''Après le Baccalauréat, les étudiants pourront s’inscrire dans différentes facultés à l’université, s’ils remplissent les critères d’admission. Cependant, vu le caractère littéraire des épreuves, ils auront plus de chance d’être reçu à la Faculté des Lettres, précisément au département d’Arabe'', tient-il à préciser mouchoir à la main. D'après lui, la réussite au Bac arabe obéit aux mêmes critères que le Bac français, avec les mêmes dispositions prises dans l’organisation ou bien dans les cas de fraudes.
REPÈRES - Nombre de candidats : 2248 - Garçons : 1420 - Filles : 828 - Candidats officiels : 1222 - 1 établissement public : 41 candidats - 31 établissements privés (Institut El hadj Ibrahima Niasse, les écoles Al Zahra...) : 1181 candidats - Candidats privés : 1026 - Nombre de jurys : 7 - Centre d’examens : 6 - centres retenus : 7 (Université Amadou Hampaté Ba, Lycée de Thiaroye, Lycée Abdoulaye Niasse de Kaolack, lycée de Mbacké, lycée Malick Sall de Louga, Lycée Malick Sy de Thiès) - Examinateurs : 120 enseignants du secondaire et de niveau licence - Présidents du Jury : 7 issus de la session française de préférence arabophone |