Amadou Ba dénonce l’importance de la part du budget allouée aux salaires
"Nous avons les taux de croissance les plus faibles de la sous-région parce que nous dépensons mal". En faisant cette déclaration hier le ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba vise surtout l’importante somme décaissée chaque année par l’Etat pour payer les salaires. Pour lui, la masse salariale est trop importante. Elle a fini par être un frein à la croissance.
"En ce qui concerne les salaires, l’Etat fait des efforts extrêmement importants. C’est 491 milliards que nous dépensons par an, pour des recettes fiscales de l’ordre de 1500 milliards. C’est un effort très important que l’Etat fait pour une minorité, c’est-à-dire 150.000 ou 250.000 personnes (les salariés) au maximum", regrette-t-il. Selon Aps, il faisait face à la presse en marge d’un diner. C’était aussi l’occasion de présenter aux journalistes le Plan Sénégal émergent (Pse).
Selon, Amadou Ba, les salaires représentent le tiers des recettes fiscales et posent par conséquent «un certain nombre de problèmes». D’où les questions du ministre : "Doit-on continuer à recruter ? Ou doit-on dérouler une politique continue des revenus ? L’argentier rappelle que l’Etat n’a pas que les salariés.
Il y a aussi les autres citoyens qui exigent le respect de leurs droits. L’autorité a donc besoin d’avoir ‘’de l’espace budgétaire pour la grande majorité des Sénégalais, qui réclament des routes, des logements décents, etc."
Déplorant la faiblesse du taux de croissance qui est en moyenne de 3,3% entre 2006 et 2012, le patron des finances précise que cette même croissance est de 3,6% pour l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et 6,4% pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la même période.
Babacae WILANE