Le retour de la «Manif pour tous»
La «Manif pour tous», opposée au mariage pour tous, pourtant entré en vigueur il y a plus de six mois, défile ce dimanche 2 février à Paris contre François Hollande et le gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a prévenu qu’il ne tolérerait aucun débordement.
En mai dernier, déjà, lors de la dernière grande manif des anti-mariage, Manuel Valls mettait la pression sur les manifestants. Son message renouvelé ce samedi est clair : il s’agit de disqualifier le mouvement.
Le ministre de l’Intérieur ne jure que par le rapport de force, alors que le climat de ces dernières semaines inquiète le pouvoir socialiste. François Hollande avait promis aux Français un pays « apaisé », après cinq ans de sarkozysme.
Rien de tel depuis le début des débats autour du mariage pour tous. Un dirigeant socialiste parle « d’un vent mauvais, y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça ». Il y a, en toile de fond, l’éternel procès sur l’illégitimité de la gauche au pouvoir, depuis le début du quinquennat de François Hollande.
Sans parler, comme Harlem Désir, de « climat des années 30 », l’Elysée suit de près la situation. « Depuis le début, confie un ministre, le président est attentif aux moindres mouvements d’opinion, en particulier à droite, et il est prêt à toutes les embardées pour éviter que des mouvements s’agrègent ».
François Hollande se souvient en effet des manifestations en faveur de l’école privée, en 1984. Directeur de cabinet du porte-parole du gouvernement, il était aux premières loges quand toutes les droites s’étaient retrouvées dans la rue.
rfi.fr