Ianoukovitch a demandé l'aide militaire de la Russie

Alors que Moscou contrôle militairement toute la République autonome de Crimée en Ukraine, la pression des Occidentaux a monté d'un cran ce lundi. Les Etats-Unis réfléchissent à un «large éventail de sanctions» et Barack Obama L'Union européenne a exhorté lundi la Russie à faire baisser la tension en Ukraine d'ici à jeudi, en la menaçant de sanctions si ses troupes ne se retiraient pas de Crimée.
Moscou sous pression de l'UE et de Washington
Preuve de la gravité de la situation, un sommet extraordinaire rassemblera ce jour-là jeudi à Bruxelles les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'UE. Ils ont appelé la Russie à prendre «des mesures rapides et concrètes de désescalade» avec, en premier lieu, «le repli des forces russes déployées ces derniers jours en Crimée».
Si ce n'était pas le cas, les dirigeants européens pourraient décider de suspendre des négociations sur la libéralisation des visas ou sur un nouvel accord de coopération. Les dirigeants de sept pays membres du G8 (*) ont annoncé la suspension de leurs préparatifs en vue du sommet du groupe à Sotchi (Russie) en juin. Comme les Etats-Unis, le Canada menace la Russie d'être expulsée du G8.
La Russie a le «contrôle opérationnel complet» de la Crimée
Selon le représentant de l'Ukraine aux Nations unies, Iouri Sergueïev, la Russie a déployé quelque 16.000 hommes en Crimée depuis le 24 février. Lundi soir, toutes les bases militaires ukrainiennes étaient encerclées. Moscou a un «contrôle opérationnel complet» sur la Crimée, a dénoncé Washington. Lors d'une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur russe a ainsi justifié l'intervention russe en Crimée : le président déchu ukrainien Viktor Ianoukovitch a demandé à Vladimir Poutine l'aide militaire de la Russie «pour défendre la population ukrainienne».
Un responsable du ministère ukrainien de la Défense a fait état d'un ultimatum, un énième depuis trois jours, enjoignant les militaires ukrainiens à se rendre, sous peine d'être attaqués. Une information aussitôt démentie par Moscou comme «un délire total». Les autorités ukrainiennes accusent la Russie de continuer à faire arriver massivement des militaires en Crimée, avec l'atterrissage en 24 heures de dix hélicoptères de combat et de huit avions de transport. «Je demande à la Russie de cesser l'agression, les provocations, le piratage», a lancé dans la soirée le président par intérim Olexandre Tourtchinov
Leparisien.fr