Publié le 10 Apr 2014 - 02:08
DISPOSITIF DE PROTECTION SANITAIRE PREVENTIF

Le port et l'aéroport sur le qui-vive

 

Le Sénégal a mis en place toutes les disposions préventives dans la lutte contre le virus Ebola qui continue de se propager en République de Guinée. Dans le cadre du renforcement des contrôle sanitaires aux frontières, le Port autonome de Dakar et l’Aéroport Léopold Sédar Senghor ont reçu la visite du ministre de la Santé et de l'Action sociale, Awa Marie Coll Seck.

 

Pour faire face à la menace de la fièvre épidémiologique à virus Ebola, le Sénégal n'entend pas lésiner sur les moyens de prévention. Du Port autonome de Dakar (PAD) à l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor (LSS), le dispositif de contrôle sanitaire est bien en place. C'est dire qu'aucune mesure n'est de trop pour se prémunir d'une maladie qui a déjà fait 86 morts en Guinée-Conakry. 

Au Port autonome de Dakar, les bateaux en provenance de ports de la sous-région (Conakry, Monrovia ou Freetown)  sont arraisonnés et mis  en  rade pendant 22 jours. Le temps de s'assurer que tout est à l'ordre.
En plus de l'arraisonnement, des mesures ont été prises pour renforcer  la surveillance et la supervision des débarquements et embarquements.
 
Selon le docteur Ousseynou Bâ du port, il y a  une vedette qui assure le transport entre les différents quais. ''Même pour le bateau Aline Sitoé Diatta qui assure la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, des mesures de prévention sont prises par le personnel médical à bord. Nous allons mener un suivi de ce plan de riposte pour nous assurer à tout moment qu'il n'y a pas de cas suspect'', a expliqué Dr Bâ.
 
A l’aéroport LSS, tout est calme. Au terminal des Arrivées comme à celui des Départs, un contrôle s'exerce sur les passagers. Au lieu d'embarquement, se trouvent des box servant à la prise en charge des voyageurs. Selon Adama Sanokho une sage-femme faisant partie du contrôle sanitaire, le travail se fait en étroite collaboration avec les compagnies aériennes. ''Quand l'avion atterrit, on est averti par la tour de contrôle.
 
 Avec l'ambulancier au niveau de la passerelle de l'avion, nous demandons à voir le personnel de bord pour avoir les premiers renseignements. Ensuite, il y a un second cordon de sécurité au niveau de l'arrivée. C'est à ce niveau qu'on commence à contrôler les passagers un à un'', explique Mme Sanokho.
 
De l'autre côté, une tente de détection des malades est bien visible sur les lieux. Il y a aussi une salle servant d'isolement pour les cas en attente de transfert. 
 
Pour le médecin-chef du contrôle sanitaire aux frontières aériennes, docteur Alioune Fall, les dispositifs normalisés doivent être de mise à la frontière. ''Toute compagnie qui va en zone d’épidémie devra faire le dépistage au départ, donner des avis d'alerte de santé, donner la déclaration personnelle de santé pour chaque passager. C'est une enquête sommaire écrite que les gens remettent au service d’immigration ou au gestionnaire de l’aéroport qui doit être exploitée à l’arrivée'', a soutenu Dr Fall. 
 
Quand un vol arrive des zones d’épidémie, le commandant de bord n'ouvre pas les portes. Il fait sa déclaration et quand il dit qu'il n'y a rien a signaler, le dépistage par l'observance s'applique. ''On a des instruments pour relever la température de ces personnes. Ce système est discriminatoire'', a -t-il précisé. Mais il faut savoir que ce plan  de riposte change chaque jour en fonction de la situation épidémiologique.
 
 
Awa Marie Coll Seck
 
''Le Sénégal à un système bien huilé''
 
Pour le ministre de la Santé et de l'Action sociale,  Awa Marie Coll Seck, le Sénégal a les éléments qu'il faut pour prendre toutes les mesures en cas d'Ebola. ''Nous avons un système bien huilé qui va se parfaire chaque jour. Parce que tous les jours, il y a des simulations, des éléments nouveaux d’amélioration'', a dit Mme Seck. 
 
Selon le professeur Seck, un appui est fait au gouvernement guinéen par d'autres pays pour faire un meilleur listing des personnes qui rentrent dans les avions. Les   personnes qui partent de la Guinée doivent subir un interrogatoire portant sur l’état réel de leur santé, avant de prendre place  dans les avions.
 
''C'est un système solide. L'OMS nous a donné 5 000 équipements. Mais nous allons organiser des réunions pour apporter le maximum d'appui possible, pour renforcer notre équipement. L’épidémie n'est pas éteinte. Il y a chaque jour quelques cas de plus. Nous suivons  l’évolution dans la sous-région, nous voulons mettre toutes les chances de notre côté pour éviter la maladie. Donc toutes les mesures doivent être prises'', a dit Awa Marie Coll Seck.
 
 

Viviane DIATTA

 

Section: