Publié le 3 Jul 2014 - 11:14
FRANCE

 Le retour malgré lui de Nicolas Sarkozy

 

«Jamais je n'ai commis un acte contraire à l'Etat de droit» : la contre-attaque télévisée de Nicolas Sarkozy est intervenue quelques heures à peine après sa mise en examen pour recel de violation du secret professionnel, corruption et trafic d'influence actifs, au terme d'une garde à vue d'environ 15 heures, une procédure coercitive inédite en France à l'encontre d'un ancien président.

 

« Je vous le dis les yeux dans les yeux, je n'ai rien à me reprocher ». Nicolas Sarkozy a tenté de mettre les choses au point ce mercredi soir, en répondant aux questions de Gilles Bouleau (TF1) et Jean-Pierre Elkkabach (Europe 1) après sa mise en examen pour corruption active de magistrat. Assurant qu'il n'a « jamais trahi la confiance de personne », l'ex-chef de l'Etat a ajouté : « Je ne demande aucun privilège et si j’ai commis des fautes, j’en assumerai toutes les conséquences, je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités ».

« Tout est fait pour donner de moi une image qui n'est pas conforme à la vérité », a-t-il poursuivi. « Il était venu le temps pour moi de m'expliquer, de prendre la parole, et la nuit dernière qui me fut réservée », lors de sa garde à vue, « m'a convaincu de la nécessité de le faire ici et maintenant », a-t-il dit.

« Profondément choqué de ce qui s'est passé », l'ex-président a non seulement clamé son innocence, mais il a aussi réglé ses comptes, attaquant d'abord les magistrats et en particulier Claire Thépaut, l’une des deux juges qui l’ont mis en examen. « Il y a eu une volonté de m'humilier en me convoquant sous le statut de la garde à vue qui n'est pas un statut normal », a-t-il déclaré, le regard noir, avant de s'interroger : « Est-il normal qu’on ait choisi une magistrate membre du Syndicat de la magistrature  dont l’obsession politique est de me détruire ? ».

Charge contre le gouvernement

Nicolas Sarkozy s'en est ensuite pris à la majorité, dans une longue charge contre le gouvernement, parlant d’une « instrumentalisation politique de la justice ». « Les choses sont claires, madame Taubira, Garde des Sceaux, sur le plateau de monsieur Bouleau, a été convaincue de mensonge, lorsqu'elle a dit 'je n'ai jamais eu connaissance des écoutes des conversations de monsieur Sarkozy', vous avez prouvé qu'elle avait menti, vous savez comme moi que monsieur Valls a menti, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

D'ailleurs je suis très étonné, ce matin même monsieur Valls dit 'les faits qui sont reprochés à Nicolas Sarkozy sont très graves'.  Qu'en sait-il ? A-t-il eu les juges au téléphone ? Lui a-t-on fait un rapport ? Monsieur Sapin, ministre des Finances, a déclaré dans une interview récente stupéfiante de sincérité, 'Sarkozy ? Mais on va s'en occuper !' Quant à monsieur Hollande, ses collaborateurs se sont livrés à une exploitation éhontée de mes archives, en violation de toutes les règles républicaines ».

Visant encore l'exécutif, il a affirmé : «Dans notre pays, qui est le pays des droits de l'homme et de l'Etat de droit, il y a des choses qui sont en train d'être organisées. Les Français doivent les connaître et, en leur conscience et en toute liberté, doivent juger de ce qu'il en est ». 

Nicolas Sarkozy a également dit sa vérité sur l'affaire Bygmalion, dans laquelle il est soupçonné d'avoir dépassé de 17 millions d'euros le plafond autorisé de dépenses lors de la dernière présidentielle : « Il n'y a jamais eu le moindre système de double facturation dans la campagne présidentielle de 2012 », a-t-il assuré.

« Vis à vis de son pays, on a pas des droits, on a des devoirs (...) J'aurai à décider après un temps de réflexion, à la fin du mois d'août, de ce que j'ai à faire (...) Je ne suis pas un homme qui se décourage devant les vilénies », a-t-il conclu, en réponse à une question portant sur son intention d'être ou non candidat à la présidence de l'UMP.

Rfi.fr

 

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